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Garder la vieille maison ! Pendant que vous irez courir l'aventure ...

Et maintenant ?

Selon Pascal Perrineau, le Parti socialiste aurait plus à gagner à « garder la vieille maison » , à l’image de Léon Bluen 1920 à la chute de la SFIO. « Dans la déroute, les socialistes sont en train de vendre ce qu’ils sont, c’est-à-dire la tradition d’une gauche de gouvernement qui gouverne des grandes cités, des régions, des départements. Ça risque de faire éclater vraiment ce qu’il reste du Parti socialiste ». Et Bruno Cautrès d’ajouter : « Leur candidate à la présidentielle, Anne Hidalgo, vient de faire campagne sur la retraite à 62 ans, sur l’engagement européen et l’OTAN. Balayer tout ça d’un revers de la main sur un laps de temps très court montre qu’il manque des étapes pour que les électeurs adhèrent complètement. » Au siège de La France Insoumise, dans le 10e arrondissement de Paris, les discussions sont toujours en cours ce lundi soir entre le PCF et le PS

 

« Pendant que vous irez courir l’aventure, il faut que quelqu’un reste garder la vieille maison. »

Léon BLUM (1872-1950), au Congrès de Tours (25-31 décembre 1920)

Marx Dormoy (1998), André Touret.

Le Parti socialiste, nommé Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), après avoir peiné à s’unifier en 1905, va faire scission. Une forte majorité veut l’adhésion à la IIIe Internationale, fondée par Lénine au Congrès de Moscou (1919). Le bolchevisme qui a triomphé en Russie (et qui fait si peur aux bourgeois) apparaît aux militants la seule issue possible, au lendemain d’élections qui ont apporté au pouvoir en France le Bloc national, donc la droite.

Le Parti communiste se crée, sous le sigle de SFIC (Section française de l’Internationale communiste). Blum, chef du courant anticommuniste, se déclare hostile au « blanquisme à la sauce tartare » et se réfère au grand socialiste assassiné à la veille de la guerre : « C’est de Jaurès que je tiens tout ce que je pense et tout ce que je suis. »

Blum reste donc au parti socialiste, la « vieille maison », cette SFIO réduite à 30 000 membres, mais dont les effectifs vont bientôt dépasser ceux du Parti communiste rival. L’année suivante, la CGT, en crise après l’échec des grèves de 1920, se disloque à son tour, les communistes s’en allant fonder la CGTU (Confédération générale du travail unitaire).