Actualités

Une page se tourne !!! une nouvelle page s'écrit

Cette page aurait pu rester blanche, traduisant la fin d’un monde dans l’attente d’un nouveau monde, ce moment ou selon d’autres auteurs les « monstres apparaissent ».

L’élection d’Emmanuel Macron aura, et c’est bien ainsi, évité cela pour l’instant.

Pour autant les partis politiques de droite comme de gauche éclatent se divisent en groupes en sous-groupes et plus particulièrement le Parti Socialiste. La question de survie semble posée nationalement et encore plus précisément sur certains territoires. La démarche dite de refondation entreprise par ce dernier n’ouvre pas pour l’instant de perspectives perceptibles.

 La droite se scinde, les centristes se cherchent. La prise de pouvoir par le président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, sur ce qu’il reste de la droite, la plus sectaire, capable de tisser des passerelles idéologiques avec l’extrême droite est loin de faire l’unanimité chez leurs militants et sympathisants.

A l’examen plus attentif de ces évolutions, des points communs, sources de divisions et de discrédits se révèlent. Des courants de pensée identiques traversent la droite et la gauche ce qui créé des éléments de rupture au sein même de chaque parti. Ils font penser à certains que des regroupements ou recompositions sont possibles. C’est le cas des choix européens par exemple au sujet de la mondialisation.

 Au sein du Parti Socialiste des « Baronnies » se sont mises en place avec des élus accrochés «à vie» à leur mandat comme si c’était une profession. Ils sont incapables de reconnaitre la moindre erreur et surtout d’y apporter correction. Incapables de préparer leur succession et, pour certains très attachés et voire même dépendants de leurs indemnités, ils sont toujours prêts à en chercher de supplémentaires.

A noter que ce n’est pas le droit à l’indemnité qui est en cause dans mon propos mais la course aux indemnités. Les mandats ne peuvent de ce fait être pleinement assumés. Le parlement tentera d’y mettre un terme mais avec lenteur et difficultés dans l’application.

Des abus auront lieu dans la gestion de ces indemnités, en fait ces abus ne concerneront que peu d’élus mais ils impacteront l’ensemble de ceux-ci, encore aujourd’hui et demain sans doute si l’autodiscipline ne l’emporte pas.

 Les élus ne participent plus à la réflexion collective de leur parti et n’animent que peu ou pas les débats internes voire même plus car parfois ils les ignorent.

Au parti Socialiste la sonnette d’alarme fut  maintes  fois agitée par les militants mais sans effet. Très souvent face à ce mutisme trois mots surgissaient ; rester, subir ou partir… aucun n’était recevable et pourtant…

Ce parti devenu fort heureusement un parti de gouvernement, avec la présence de militants de grande envergure, qui laisseront trace dans l’histoire, n’a jamais explicitement décidé collectivement d’un projet de société. Son concept organisationnel ne le lui permettait pas ou plutôt lui permettait de laisser des zones d’ombre par rapport aux multiples évolutions dans la société.  Constitué de tendances traduites par des motions, seule base pour constituer les équipes dirigeantes celles-ci préparaient en permanence des « écuries » pour futurs présidentiables. On comprendra aisément que de tels schémas, et pratiques reproduits au sein même d’un gouvernement ne puissent être source d’efficacité.

Seules de fortes personnalités avaient réussi à s’élever au dessus de ces blocages permanents.

La mise en place de primaire une idée excellente de rassemblement à l’origine s’est avérée à la seconde épreuve pour la gauche et la première pour la droite être un élément supplémentaire de division avec des expressions qui créaient des situations de ruptures idéologiques et humaines irréversibles.

C’est ainsi que les partis se déconnectent de la réalité, ne sont plus en mesure de prendre de grandes décisions pour l’avenir, de porter des projets ambitieux, source de changement, qui peuvent créer des soubresauts dans la société mais     qu’il faut gérer. Etre juste ne signifie pas être laxiste, être défenseur des libertés ne veut pas dire ne pas protéger, être pour le libre échange commercial ne signifie pas la liberté « du renard dans le poulailler »…

Le rejet des partis se met en place, tout du moins, leur fonctionnement, leur incapacité à se remodeler, à produire, à intégrer les évolutions sans pour autant jeter à la poubelle leurs fondement.

Une place pour la création de mouvements s’opère. C’est une réponse plus en réaction me semble-t-il, qu’une réponse définitive. A peine un an après leur mise à l’épreuve on est obligé de constater qu’en voulant à juste titre faire disparaitre les stigmates de dégénérescence des partis ce sont ceux du dysfonctionnement et des insuffisances qui apparaissent. Que ce soit avec le mouvement des « Insoumis » ou celui de « En Marche ». Seule la présence de deux fortes personnalités évite tout embrasement pour l’immédiat. La difficulté se situe essentiellement sur l’absence de projet de société.

L’existence des partis, mais sans savoir comment, va reprendre place dans l’actualité.

Il faut des partis remodelés, avec des fonctionnements profondément modifiés porteurs des projets de sociétés réalistes et d’espoir avec des militants respectés et des équipes dirigeantes dont la principale préoccupation ne sera pas d’exercer leur propre pouvoir et d’y préparer leur seul avenir.

Il faut faire  émerger des hommes et des femmes qui ne se sont pas faits happer par l’exercice du pouvoir avant tout et ce n’est pas obligatoirement qu’une question générationnelle.

Il faut dégager dans les partis  des majorités stables pour de projets réalisables avant de se présenter devant les électeurs.

Il faut redonner sens et  intérêt au débat collectif, qui permette d’éclairer les citoyens sur les enjeux de société.

 Il faut stopper tout cumul de mandat exécutif et tout cumul d’indemnité en repensant au statut de l’élu.

 Dans ces conditions les partis républicains qui sauront prendre en compte ces changements de fonctionnement  ont de l’avenir.

 

Mais la page ne sera pas totalement tournée sans avoir examiné ce que veut dire être de droite ou de gauche. Il faut définir ce qu’est le socialisme avec un parti qui n’est pas dans l’obligation de garder son nom mais que rien non plus interdit de le faire si l’essentiel est clarifié.

Daniel Delassale