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Dent creuse ou os à ronger ( suite ) Faut-il mettre l'urbanisme dans n'importe quelles mains ?

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Dans l’enregistrement du dernier conseil municipal, sur le dossier concernant le remplacement par un étonnant espace d’habitation de la Maison des Arts, on a entendu plusieurs fois un terme peu usité, qui a justifié quelques recherches de notre part pour mieux comprendre .Nous avons donc réuni quelques spécialistes affutés et qui  n’en croyait pas leurs oreilles .Ils ont été surpris de se retrouver en plein royaume de l’approximation .

Les élus qui se disent majoritaires ont parlé de dent creuse comme on parle d’os à ronger !

 

Dent creuse: terme d’urbanisme, qui désigne la présence au sein d’une zone bâtie, d’un terrain qui fait exception en ne l’étant pas lui- même, alors que rien ne s’opposerait à un aménagement construit qui concrétiserait la continuité d’une zone bâtie.

 

Ce résumé un peu vague, fait ressortir que cette conception est assez variable et peut s’appliquer à des cas très différents. Dans un village où dans un faubourg, les discontinuités de premier plan, le long d’une rue par exemple, sont facilement illustrées. Ce sont des endroits, où à l’évidence, un terrain n’a pas été construit de par la volonté de son propriétaire ou bien c’est l’emplacement d’une construction démolie, resté vacant pour des raisons particulières. En lisant la documentation qui traite de ce sujet, on imagine bien ce type de dent creuse, on en comprend même le sens en comparant dans l’imaginaire, la discontinuité des façades causée par l’absence soudaine d’un bâtiment, comme le serait l’atteinte à un sourire ou d’une grimace causée par une dent cassée!

Jusque-là, dent cassée ou dent creuse, on commence à comprendre. Les spécialistes de ces questions sont bien évidemment d’accord.

 

Là où la finesse de ceux qui se prétendent urbanistes, (la main sur la poitrine à l’image du chevalier du Gréco), nous échappe, c’est lorsque, comme à la maison des arts, d’une part il n’y a pas de continuité forte du bâti, ce qui est généralement le cas des zones pavillonnaires et d’autre part, il existe un aménagement dans la partie dite creuse, comme c’est le cas à la maison des arts, en l’occurrence, une cour plantée . Pour sourire ne craint –on pas l’implantation d’une ZAD lorsqu’on voudra couper les arbres de la cour avec les verts rouges roses qui pourraient s’infiltrer depuis le conseil municipal ?

 

Nous serait-il venu à l’idée de traiter de dent creuse la cour de récréation d’une école?  C’est abracabradentesque .Sa reconversion en parking suite à la transformation de l’école Henri LAVILLE en maison des arts remet-elle en question cet équipement? Le parking a-t- il été inutile? Certes il est presque inutilisé mais cela n’est que la résultante de la décision momentanée de fermeture. En cela, Monsieur l’urbaniste adjoint, faudrait-il considérer toutes les cours d’écoles de quartiers ,les parkings,comme des dents creuses, selon le postulat de Bourgeot, et vite les vendre à la découpe pour construire?

 

On voit bien l’erreur de jugement: un espace peut paraître libre à l’urbanisation, sans pour autant devoir être traité de dent creuse, tant qu’il comporte des aménagements de surface utiles ou utilisables. Il y a même au centre de la dent creuse un four gallo – romain remonté sur cet espace à la demandes des services archéologiques

Si toute surface libre devait dogmatiquement être construite, toutes les villes seraient d’une densité insupportable. Voulons-nous qu’Yzeure soit comme Paris? Serait- ce d’ailleurs d’une quelconque utilité?

Le jardin de la mairie entre église et Hôtel de Ville est-il une dent creuse?

Le parc Laussedat en est-il une autre?

Et celui de Bellecroix, véritable anachronisme boisé en zone construite, zone sur laquelle paraît-il courent les bruits les plus fous, est-il une dent creuse lui aussi?

Le bon équilibre d’une urbanisme vivable comme celui d’Yzeure, et  qui là  ne résulte -t -il pas justement de la complémentarité des espaces de liberté et des espaces urbains?

Ce qui est creux de toute évidence, c’est plus la compétence des pseudo- urbanistes d’opérette d’aujourd’hui, qui n’ayant rien compris à la planification d’hier, et à peine descendus de vélo, jugent arbitrairement de la qualité de tel ou tel élément de patrimoine communal.

De plus le font-ils en se servant d’expressions toutes faites sans en connaître la signification, uniquement «  pour faire savant »  et essayer  de valoriser leur discours sans argument.

Non le secteur de la maison des arts n’est pas une dent creuse, le qualifier de la sorte n’a pour but que de masquer le délaissement coupable de l’équipe actuelle vis à vis de pans entiers d’équipements culturels, abandonnés volontairement et dont il convient de cacher le résultat inavouable pour une commune de gauche.

Alors le liquidateur de service emploie les grands mots et croit pouvoir se charger de la basse besogne.

Erreur funeste que d’enfiler le costume d’homme compétent alors qu’on n’y connaît rien, car rien ne sera pardonné.

On l’a même entendu bredouiller,dans une sono inaudible in entretenu , qu’il fallait prendre de l’avance sur le zéro artificialisation net. Pfttt !

Encore un terme que nous allons essayer d’éclaircir, tant les arguments sont peu clairs. Premiers renseignements pris auprès des services de l’Etat, il semblerait que rien ne soit encore précisément arrêté sur cette notion réglementaire, alors à quoi bon prendre de l’avance pour Yzeure?

 Sans doute une preuve de compétence supplémentaire!!!!!!

 

Moralité :

Si le dentiste soignera volontiers la dent creuse que vous lui signalerez, ne faisons pas d’amalgame, il reste encore pas mal de plomb à prendre dans la tête, pour ceux qui croient à la science infuse spontanée. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ;

Cette approche municipale de la notion de dent creuse affirmée par les élus qui se disent majoritaires conduira inévitablement à une procédure.

Pour le groupe de réflexion

guy chambefort