"Paul Chauvat et son engagement au sein du 152 régiment d'infanterie"

Septembre 1944, des régiments de l’armée française renaissent de leurs cendres. Les maquis FFI d’Auvergne et du Bourdonnais ainsi que le Groupement Colliou sont regroupés au sein de la division légère d’Auvergne regroupant pas moins de 7.000 hommes. La "division" devient la demi-brigade d'Auvergne intégrée par le biais de quatre bataillons au sein de la 9ème DIC "Division d'Infanterie Coloniale".

Elle fait campagne dans le Doubs avant la grande percée vers Belfort. Et le 21 novembre 1944, le Général De Lattre de Tassigny honore les combattants issus des FFI en attribuant au régiment d’Auvergne le numéro 152. Le 152ème régiment d’infanterie dont l’histoire n’est plus à écrire mais belle et bien à raconter est issue d’une grande lignée militaire. Le régiment prend part aux durs combats de l’Oberwald faisant face à une contre offensive allemande massive. Dans la seule journée du 26 novembre 1944, le 152ème perd 47 KIA, 12 disparus et 170 blessés.

Il prend part ensuite à l’engagement dans le bois de Nonnenbruch dans lequel il séjournera au cours du mois de décembre 44 et janvier 45. Durement engagé au sein de la prise de Colmar, le régiment retrouve son ancienne garnison et le Général de Gaulle remet le drapeau du régiment au Colonel Colliou, faisant ainsi le symbole de sa renaissance. A partir de février 1945, le régiment est de nouveau engagé au cœur de l’Allemagne avant de terminer la guerre sur les bords du lac de Constance.

« Paul Chauvat » était de ceux là, participant à la difficile campagne d’Alsace Lorraine puis lors des combats pour la victoire finale dans les derniers jours d’une Allemagne prise en tenaille. Paul est né à Moulins en 1923, mais son jeune age devait l'obliger à partir pour le STO et donc l'Allemagne. Il y échappa de peu en prenant refuge tout près de la ville de Rosans (Hautes Alpes). Bien avant son engagement militaire, il s'occupa entre autre du transfert vers la suisse de réfugiés et d'enfants israélites sauvés du joug nazi.

Nous sommes en avril, quelques jours avant le VE day du 8 mai 1945, l'occupant devient l'occupé et les armées alliées prennent positions au coeur du reich allemand. Pour ne pas oublier et toujours avoir à l'esprit cette période tragique, Paul ramenera du Würtemberg un souvenir de son passage extirpé d'une mairie le 22/04/1945. N'oublions jamais, sa famille n'oubliera pas. Depuis, Paul nous a quitté, laissant derrière lui ce souvenir de la bataille pour la liberté retrouvée. N'oublions jamais....

Paul en guise de prise de guerre ramenera dans duffle bag un exemplaire du livre "Mein Kampf".

Comme beaucoup de GI's américain ou de français de l'armée de libération de l'époque, les prises de guerre étaient très courantes pour ces hommes. 

Guy Chambefort