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Valéry Giscard d'Estaing Moulins et Yzeure

Pour rendre hommage à Valéry Giscard d'Estaing qui a décidé à la tête du Conseil Régional d'Auvergne et suivi personnellement la rénovation du Lycée d'Yzeure.

 

Du lycée technique de Moulins au Lycée Jean Monnet d’Yzeure.

Lorsque je suis arrivé pour enseigner à Yzeure en 1970, le lycée technique et professionnel, propriété de la ville de Moulins et de l’État souffrait c’est le moins qu’on puisse dire d’un manque d’entretien comme tous les lycées de France. Une partie avait été construite dans les années 65. Mais tous les locaux situés dans le bâtiment datant du XVIIIème étaient dans un état catastrophique en particulier l’internat des garçons. Nous faisions des cours dans des salles mal insonorisées, dans de bâtiments bruyants.

Il fallut attendre les lois de décentralisation votées en 1982 pour que la compétence Lycée soit transférée aux Régions. L’élection de Valéry Giscard d’Estaing, à la présidence de la Région Auvergne, entraîna après quelques péripéties le lancement de la rénovation du Lycée. Une première tentative pilotée par Jean-Paul Martin, conseiller régional ,alors adjoint au maire de Moulins consistait à déplacer le lycée professionnel au quartier Villars (actuellement Centre National du Costume de Scène). Transférer les ateliers était complètement irréaliste. On parla ensuite de ne déplacer que la partie commerciale. Cette idée stupide  fut abandonnée. La Région demanda à la ville d’acquérir un terrain à la Plaine Bodin ce que nous fîmes pour construire un nouveau Lycée Professionnel. Maire à l’époque, j’ai organisé une réunion, en commun accord avec le président de Région Valéry Giscard D’Estaing. Je lui ai expliqué que la solution proposée ne me semblait pas la bonne car il faudrait de toute façon rénover le site de la place Jules Ferry qui pouvait, sans problème, accueillir l’ensemble. A l’écoute il accepta. Yzeure n’a pas à le regretter aujourd’hui car la présence du Lycée amène une grande animation sur la place. Valéry Giscard d’Estaing décida de soumettre aux élus régionaux le projet de rénovation du site existant. Il le défendit avec l’appui du Doyen Chiroux .Comme Maire d’Yzeure, je fus invité à toutes les réunions (programmation, jury de concours, choix définitif). Ma connaissance du Lycée comme enseignant me fut très utile. Une pression permanente existait dans la communauté éducative et à l’extérieur pour ces travaux de rénovation. L’internat des garçons n’était pas sécurisé. L’équipe choisie fut celle de l’architecte René Dottelonde en concurrence avec l’équipe Imolhz. Pour la petite histoire, l’élément décisif fut sans doute la présentation de l’aménagement du Parc par la paysagiste de l’équipe qui séduisit le Président avec notamment la création d’un verger. Le projet définitif fut arrêté non sans mal et après une multitude de réunions. Je m’y impliquais pleinement. Après le choix de l’équipe le président me pris en aparté. Il était satisfait du projet, « cependant, ce qui est ennuyeux, me dit-il, c’est que les travaux vont se dérouler pendant deux ans sur les bâtiments des années 60 situés dans le Parc.  Les travaux ne seront pas visibles pour les citoyens ». En effet, la présence du bâti du XVIIIème masquait le parc et la zone de travaux. La construction d’une nouvelle structure était prévue à l’intérieur des façades de ce bâti seules parties conservées de l’ancien bâtiment. Que faudrait-il faire pour montrer que les travaux commencent, me demanda –t-il ? Je lui indiquais qu’il serait judicieux de débuter par la rénovation des façades et de la cour coté place J. Ferry (fenêtres et enduits), c’est une excellente idée me dit-il. Il donna quelques consignes et les travaux commencèrent quelques mois après.

Et nous avons pu fêter le bicentenaire de la révolution en 1989 dans la cour rénovée rapidement grâce à Valéry Giscard d’Estaing !

Je me souviens également des visites qu’il a réalisé pendant les travaux. Il venait voir les élèves d’arts appliqués auquel je faisais cours en blouse blanche, installés dans des préfabriqués pendant les travaux. Il s’approcha de moi et me dit « on vient de m’indiquer que vous êtes socialiste et moi qui croyait que vous étiez communiste. Il faut dire que nous nous étions rencontrés au Conseil général où il était venu rendre visite à l’exécutif de gauche peu de temps après notre élection. Il n’était jamais venu, d’ailleurs, rencontrer l’exécutif de droite depuis son élection en 1998.

Les travaux se terminèrent sous la Présidence de René Souchon.

Le lycée Jean Monnet est devenu depuis un magnifique Lycée industriel, tertiaire, verrier et arts appliqués.

 

Ces quelques lignes, en avant première, sont extraites d'un  ouvrage qui sera publié au cours du premier trimestre 2021. Guy Chambefort