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François Mitterrand c'était la fidélité

Discours commémoratif de Bernard Cazeneuve à Jarnac le 8 janvier 2017.

"François Mitterrand c'était la fidélité. La fidélité à ses amis, d'abord aux amis qu'il s'était faits au cours des jours sombres de sa vie, en captivité ou dans la résistance. La fidélité à l'égard de ses électeurs du Morvan, comme à l'égard des habitants des Charentes et des Landes comme à l'égard de tous ces Français anonymes croisés au hasard de ses voyages sur les routes de France.

A eux tous il n'a jamais cessé de témoigner son intérêt, son affection et son estime. Chaque fois qu'il l'a pu, il les a accompagnés, dans les bons moments comme dans les épreuves de la vie. La même fidélité l'attachait aux idéaux de la gauche, que les Français en l'élisant, lui avaient confié la tâche de défendre. François Mitterrand, c'était la volonté du rassemblement de la gauche. D'abord parce qu'il avait la conviction que le clivage droite-gauche conservait dans la société française toute sa force, toute sa pertinence, je pensais qu'il avait raison. "Le centre n'est ni de gauche ni de gauche" disait il drôlement. Il admettait que les partis de gauche puissent évoluer, s'adapter aux circonstances, pour continuer à changer la société, mais non pas au point de théoriser le "ni droite ni gauche" qu'il considérait comme un ailleurs improbable, à moins qu'il ne fût la manifestation d'un opportunisme ou d'une immaturité politique, ignorante des mouvements profonds de l'Histoire. François Mitterrand savait mieux que personne qu'il ne suffit pas en politique de promettre ni de dire. Encore faut-il tenir sa parole, car la politique ne pouvait se réduire à ses yeux à un exercice de séduction pure, fait de couvertures de magazines et de discours sans projets"

Source "Chaque jour compte" Bernard Cazeneuve. Editions stock

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