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28 mai 2020 Le pari de la Saint -Germain;

Jeudi 28 Mai :Jour de la Saint- Germain 

Nous avons reçu , en ce début de soirée , d'un lecteur assidu cet article humoristiquement intitulé le pari de la Saint - Germain!

 

                                                                                         Distanciation sociale

 

 

Cela vaut la peine, (et d'ailleurs ce n'en est pas une), de lire Regards 03. On en apprend de bonnes sur les actions cachées de ceux qui veulent mettre à distance autant que sur ceux qui ont déjà pris les leurs. La distance serait-elle devenue une mode, après qu'elle fût instituée comme nécessité dans le cadre de la crise sanitaire ?

 

La crise dite du Covid 19 est un sujet sérieux avec lequel il convient de ne pas plaisanter tant ses conséquences sont déja importantes, humainement, socialement et bien sûr économiquement. On peut ainsi laisser aux spécialistes, le soin de décrypter les aspects épidémiologiques ou économiques, mais il est du devoir de chacun, d'observer ce que pour lui même, cette pandémie aura eu comme conséquences, par exemple sur ses réflexes et sur son quotidien. Arrêtons nous donc, le temps de quelques lignes, sur le thème de la distance, notion que chacun d'entre nous s'est vu imposer.

 

Distances, barrières, isolement, autant de notions contraires à notre culture collective, qui est naturellement grégaire, agglomérante et fédérative. Comme si brutalement, vivre à l'inverse de nos tendances naturelles fut devenu notre nouveau référentiel. Un malaise, un inconfort, un malgré soi qui nie le tout, un malgré tout qui finalement se conçoit.

 

Après quelques semaines,nous y voilà donc bien installés, dans cette nouvelle référence quotidienne qui tient en cet horrible mot : dis-tan-cia-tion. Et pour qu'il soit encore plus terrible on lui ajoute le qualificatif inverse : sociale !

 

On tient le fin du fin, le beef-steack de cheval de la sociologie, le mariage excellent des contraires compatibles, l'huile flottant sur le vinaigre, la proximité relative, finalement, la distanciation sociale...

 

Mais non ce n'est pas un produit exotique, un truc qui vient de loin ou une tradition des Balkans, car on l'a même rencontrée à Yzeure, lors du conseil municipal qui a enfin installé le premier magistrat ce jeudi 28 mai, celui là dont le score plébiscité sans plèbe, lui promet la relativité d' un avenir fourchu et divisé, à la manière de ces légumes-racines mal germés en terrains caillouteux.

 

Revenons à notre distanciation et n'allons pas nous méprendre. Dans un souci de langage fort louable et tentant de clarifier une ambiguité déjà naissante, on précisa vite en la circonstance, que la distanciation sociale ne trouvait sa justification que dans l'espace sanitaire séparant les tables auxquelles les candidats fraichement élus étaient sagement assis.

 

En terme d'espacement d'ailleurs, et tendance politique obligeant, il convenait mieux d'appliquer le vocable de distanciation physique, et non sociale, ce qui socialement précisément, passait mieux et ne sous-entendait rien. On n'eût pu trouver mieux, au pays de Panloup. La liste sociale ne trouvant d'ailleurs pas de meilleur argument à ces écarts constatables, on n'entendit pas non plus un convaincu pour commenter son ressenti, ou pour s'en expliquer, trop tôt sans doute pour afficher les distances sincères qui se cachent depuis le début, derrière des proximités feintes.

 

Parrions que l'heure venue, la distanciation physique reprendra sa réalité sociale et exprimera son bouquet pluriel. L'artifice aura alors fait long feu, et la vraie distanciation sociale libérera les fragrances différentes des alliances éphémères.

 

Ainsi en sera-t-il alors, à Yzeure comme ailleurs, de la réalité sociale quand on l'enveloppe, qu'on la contraint ou qu'on la trompe.

 

Elle reprend toujours ses distances.