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Pourquoi Maurel et Lienemann quittent-ils le PS ? Nous vous aidons pour faire une anamnèse : deux spécialistes du changement de cap, du reniement, du parachutage au détriment d'autres camarades socialistes : lisez leurs biographies

Il suffit de regarder le parcours politique de ces deux personnes pour comprendre leurs décisions :

Les élections européennes approchent : il sera difficile d'avoir une bonne place éligible sur la liste socialiste. Il faut essayer de trouver une autre solution en se rapprochant de Mélenchon. Prenons les paris pour une future liste européenne. Comment peut-on présenter un texte au vote des militants du Parti Socialiste et le lendemain annoncer une scission en essayant d'entraîner des camarades. Une scission pour deux places !

Nous publions ci-dessous les parcours pour le moins sinueux de ces deux personnes.

Marie -Noëlle Lienemann 

 

Marie-Noëlle Lienemann adhéra au Parti socialiste en 1971, proche du Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste et participa au Congrès d'Épinay. En 1973, elle devint secrétaire national des Étudiants socialistes. En 1974, elle rejoignit le courant guidé par Michel Rocard. En 1979, elle fut élue adjointe au maire à Massy et conseillère générale du canton de Massy dans le département de l’Essonne.

En 1981, elle ne soutint pas la candidature interne de François Mitterrand. En 1983 elle quitta le courant rocardien, au moment où la Première Gauche se retrouva face à des difficultés que la Deuxième avait prévues, elle refusa la théorie de la « parenthèse » et condamna la dérive gestionnaire du Parti socialiste. Avec Alain Richard et Jean-Pierre Worms, elle déposa une motion au congrès de Bourg-en-Bresse « Du bon usage de la rigueur », qui recueillit 5 % des voix et créa le courant « AGIRS » (À Gauche pour l’Initiative, la Responsabilité et la Solidarité). En 1984 elle fut élue député européen dix-neuvième sur la liste nationale conduite par Lionel Jospin et Michel Rocard. En 1988 elle abandonna ce siège à la suite de son élection de députée de la septième circonscription de l'Essonne. Poursuivant son implantation locale, elle devint en 1989 maire d’Athis-Mons dans cette même circonscription.

En 1990, au congrès de Rennes, sa motion « SESAME » (Sensibilité Européenne Socialiste Autogestionnaire Mondialiste Écologiste) n’obtint que 0,6 % des voix. Elle se rallia ensuite au courant de Laurent Fabius. La même année, elle fit partie des rares parlementaires à s’élever contre la guerre du Golfe. En 1991, elle participa avec ses collègues essonniens Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray à la fondation du courant « Gauche socialiste ». En 1992 elle fut nommée ministre déléguée au Logement et au Cadre de vie dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, cette année-là elle fut mise en difficulté dans l’affaire des « Maliens de Vincennes », créa le haut comité pour le logement des plus démunis, proposa des mesures législatives contre les abus de certains marchands de biens et contre la corruption dans l’urbanisme. Elle garda son poste jusqu’en 1993, date où elle perdit son siège de députée contre Jean Marsaudon (RPR) avec 44,71 % des voix. En 1992, elle entra en conflit avec trois élus essonniens, dont son ancien mentor à la mairie de Massy, Claude Germon, ainsi que Jacques Guyard, député-maire d’Évry et Guy Briantais, maire de Courcouronnes, dénonçant leur gestion urbanistique. En 1995, sa liste fut réélue dès le premier tour à Athis-Mons. En 1997, défaite une seconde fois dans la septième circonscription de l’Essonne avec 49,57 % des voix, elle redevint député européen, réélue en 1999 huitième sur la liste de François Hollande et devint alors vice-présidente du Parlement européen.

En 2001, elle fut réélue maire d’Athis-Mons avec 48,36 % des voix dans le cadre d’une triangulaire favorable mais quitta ce siège pour entrer au gouvernement de Lionel Jospin en qualité de secrétaire d’État au Logement. En 2002, un an après avoir quitté la mairie d’Athis-Mons, elle annonça briguer un siège de députée à Béthune, déclenchant la colère des militants de la septième circonscription de l’Essonne. Après l’échec du 21 avril, elle fut battue, par le candidat UMP André Flajolet, de près de 500 voix avec 49,46 % des suffrages au deuxième tour des élections législatives de 2002 dans la neuvième circonscription du Pas-de-Calais. Elle critique ensuite sévèrement l’action de Lionel Jospin dans le livre Ma part d’inventaire. Lors de la scission de la Gauche socialiste, elle fit le choix de rejoindre la majorité nationale autour de François Hollande pour le congrès de Dijon. Elle défendit cependant le « non » au référendum interne du Parti socialiste sur la Constitution européenne et fit partie des fondateurs de l’association « Ambition Europe » avec Paul Quiles, André Laignel, Manuel Valls, et Jean-Pierre Balligand. En 2004, elle était deuxième sur la liste d’Henri Weber pour les élections européennes et elle devint conseillère régionale de Nord-Pas-de-Calais, dixième sur la liste de Daniel Percheron qui obtint 51,84 % des suffrages, vice-présidente du conseil régional et à nouveau député européen. En 2005 au congrès du Mans, elle fit partie des premiers signataires de la motion « Rassembler à gauche » derrière Laurent Fabius, avec Jean-Luc Mélenchon, Alain Vidalies et André Laignel, qui remporta 21,17 % des voix. Elle le soutint ensuite à lacandidature pour l’investiture socialiste à la présidentielle 2007, celui-ci obtenant 18,66 % des suffrages. En , après la défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle, elle signa un appel à rénover la gauche (Gauche Avenir), avec d’autres personnalités du Parti socialiste et du Parti communiste (Paul Quilès, Jean-Claude Gayssot, Francis Wurtz…). Très critique sur la campagne de la candidate socialiste à la présidentielle 2007, elle édita un livre Au revoir, Royal. Le , Marie-Noëlle Lienemann fut élue à l’unanimité par le conseil fédéral de la fédération socialiste du Pas-de-Calais pour diriger la liste socialiste aux élections municipales de 2008 à Hénin-Beaumont. En 2008, seconde sur la liste conduite par Gérard Dalongeville qui obtint 51,94 % des voix dans une triangulaire défavorable, elle devint adjointe au maire à Hénin-Beaumont, poste qu’elle quitta en 2009 à la suite de désaccords avec le maire et ses pratiques et perdit son siège de député européen. Au congrès de 2008 du Parti socialiste, elle fut la première signataire d’une contribution et signa ensuite en la motion présentée par Benoît Hamon au congrès de Reims Un monde d’avance : reconstruire l’espoir à gauche. En 2010 elle ne fut pas candidate au conseil régional de Nord-Pas-de-Calais mais entreprit des démarches pour être en position éligible en Île-de-France, notamment en Seine-et-Marne. En 2010, son nom fut évoqué pour être tête de liste lors des élections municipales de 2014 à Amiens. Elle fut investie et élue en quatrième position de la liste d’union de la gauche pour les élections sénatoriales de 2011 à Paris.

En campagne pour la primaire citoyenne de 2017, elle renonce à déposer sa candidature en décembre 2016. Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire, elle est chargée du pôle « services publics » dans le cadre de sa campagne présidentielle.

Pour les élections sénatoriales de 2017, elle est no 4 de la liste PS à Paris où elle est réélue sénatrice pour un second mandat.(Source Wikipédia)

 

Emmanuel Maurel 

Secrétaire national du Parti socialiste (chargé de l’organisation des Universités permanentes et des universités d’été de La Rochelle) de 2008 à 2012, il est conseiller municipal de Persan[ (Val-d'Oise) de mars 2001 à mars 2014 et délégué à la communauté de communes du Haut Val-d’Oise de mars 2008 à mars 2014.

Élu conseiller régional de la région Île-de-France en mars 2004, il a été membre des commissions des finances et de l’aménagement du territoire.

À la suite de la disparition de Janine Haddad en 2009, Jean-Paul Huchon lui a confié la vice-présidence chargée des Affaires internationales et européennes. À cette responsabilité, il organise notamment le festival francilien de films africains, les journées de l'Île-de-France à Bruxelles, assises régionales de la solidarité internationale, élaboration du plan régional d’aide à Haïti après le séisme de 2010, etc.

Réélu conseiller régional en 2010, Jean-Paul Huchon lui confie cette fois une vice-présidence élargie couvrant la formation professionnelle, l’apprentissage et les formations en alternance. Depuis juin 2011, il est également chargé de l'emploi. À cette responsabilité, il critique notamment la politique de formation des chômeurs de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012. À la suite de son élection en tant que député européen, Emmanuel Maurel démissionne de sa vice-présidence le 17 décembre 2014.

Éditorialiste de l’hebdomadaire La Corrèze républicaine et socialiste, il est aussi directeur de publication d’un mensuel politique et culturel Parti pris.

Il est le premier signataire de la Motion 3 - Maintenant la gauche pour le congrès de Toulouse d'octobre 2012 du Parti socialiste français, qui arrive en deuxième position lors du vote des militants en atteignant le score de 13,38 %. Il se présente face à Harlem Désir lors de l'élection du Premier secrétaire qui suit et recueille 28 % des voix. Dès lors, il devient l'un des principaux responsables de l'aile gauche du Parti socialiste.

Député européen

Fin 2013, il figure en deuxième position de la liste PS pour la circonscription Ouest conduite par Isabelle Thomas en vue des élections européennes de 2014, décision qui suscite l'ire de plusieurs députés PS bretons et de la fédération PS de Sarthe, évoquant un « parachutage », faisant valoir que sa carrière politique se déroulait jusque-là en Île-de-France. Le 25 mai, cette liste recueille 15,62 % des suffrages dans la circonscription, permettant son élection au Parlement européen. Il y est membre titulaire de la commission du commerce international et suit notamment à ce titre les négociations de libre-échange engagées autour du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement.

Premier signataire de la contribution générale de son courant Maintenant la gauche pour le congrès de Poitiers du PS en 2015, il rejoint ensuite la motion B « À gauche pour gagner », conduite par Christian Paul, dont il co-préside le collectif d'animation avec Benoît Hamon.

Lors de la primaire présidentielle socialiste de 2017, il soutient d'abord Marie-Noëlle Lienemann, puis Arnaud Montebourg après le retrait de cette dernière.

Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire citoyenne de 2017, il est nommé responsable thématique « Commerce international » de sa campagne présidentielle.

Le 8 juillet 2017, il intègre la direction collégiale du PS.

En janvier 2018, il annonce être de nouveau candidat à la direction du PS. La motion dont il est le premier signataire arrive troisième du vote des adhérents, avec 18,8 %.

En octobre 2018, cependant, il annonce son départ du PS en compagnie de Marie-Noëlle Lienemann. Une décision qu'il estime être une « scission ». (Source Wikipédia)

Sur le plan local et départemental :

Il faudra que les camarades qui ont soutenu ce texte et qui ont voté pour lui se décident et précisent leur attitude. Ces adeptes de la contestation permanente, dès le premier jour, lorsque les socialistes sont au pouvoir ne veulent pas gouverner. Ainsi l'un d'entre eux élu sur le plan local mettait récemment en cause une fois de plus le quinquennat de François Hollande ainsi que le député de la circonscription à cette époque valorisant le travail d'une autre députée du département voisin. Je lui indique qu'avec cette députée, nous avons travaillé ensemble  sur les problèmes locaux et nous avons voté à 100 % les mêmes textes. Comprenne qui pourra. Mettons cela sur le compte d'une expérience politique réduite ou sur l'utilisation excessive imagée de facebook qui ne demande pas beaucoup de réflexion. Il est vrai que même avec des idées qu'on proclame très à gauche, on peut très vite dans le quotidien se rapprocher très rapidement de la Droite. L'histoire fournit de nombreux exemples.

Guy Chambefort