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L'eau à Yzeure et à Moulins dans la deuxième moitié du XXème siècle

Episode 4 :

Yzeure se développant (Bourg, Panloup, La Mercy…), la commune doit trouver d'autres ressources qui la rendent indépendante. Un projet préparé en 1938 sera retardé par la guerre. Des travaux se réalisent cependant.

Ainsi, deux puits de captage sont forés aux Bruyères de Saladin et la construction de deux châteaux d'eau aux Maisons Neuves est réalisée en 1942. Il fallut attendre le 15 mai 1944 pour que l'eau provenant de ces installations soit distribuée aux Yzeuriens. La quantité d'eau fournie fut vite insuffisante. On fora deux nouveaux puits sur les mêmes lieux en 1947 et 1948. Deux nouveaux réservoirs sont construis, l'un au Haut Barrieux en 1950, l'autre à la Mercy en 1950.

Le premier syndicat Intercommunal :

Les besoins d'eau devenaient de plus en plus importants dans l'agglomération. Il fut décidé de créer un Syndicat intercommunal pour réaliser de gros travaux. Dix puits filtrants creusés dans les sables aquifères de l'Allier approvisionnent deux châteaux d'eau situés aux Mounines, d'une capacité de 15000 m3 qui dès lors vont alimenter Yzeure. L'eau est envoyée dans les réservoirs de Bellecroix qui constituent un relais pour ceux des Maisons Neuves et de la Mercy. La distribution d'eau est assurée par deux réseaux distincts : un réseau "bas-service" alimenté directement par les installations de la ville de Moulins qui dessert le sud-ouest d'Yzeure, un réseau "haut-service" qui couvre l'est de la ville alimenté par les stations de refoulement de Bellecroix, Robet et le réservoir de Bardon. Cependant, certaines habitations à l'écart, au nord, sont desservies par le Syndicat Intercommunal des Eaux du Nord de Moulins, d'autres à l'est et au sud-est par le Syndicat de la Sologne bourbonnaise. La ville d'Yzeure achète l'eau à ces différents fournisseurs notamment depuis la dissolution à la demande d'Hector Rolland, en 1978, du Syndicat intercommunal, après avoir perdu la majorité dans celui-ci.

Quelques infos supplémentaires :

Les forages des Bruyères saladin furent abandonnés car l'eau produite était chargée en fer et le traitement était compliqué.

En faisant appel exclusivement à l'eau de l'Allier, Yzeure devenait dépendante des tarifs fixés par la ville de Moulins.
Pendant de nombreuses années, les tarifs restèrent raisonnables. Mais après l'années 1995, la ville de Moulins eut une certaine velléité d'augmenter sensiblement le prix de Vente.

Aussi profitant du remembrement, la ville d'Yzeure devint, à sa demande, propriétaire des terrains situés à l'est de l'échangeur 47. En effet, la construction du contournement empêchait toute utilisation du site des Bruyères Saladins situé en aval. Une estimation effectuée à l'époque donnait une possibilité d'avoir sur ce site au moins 1/3 de la consommation de la ville d'Yzeure. Comme pour le pétrole le fait de faire peser la menace d'amener une nouvelle quantité d'eau sur le marché .. ramena le calme, surtout que les traitements pour éliminer le fer étaient beaucoup plus abordables.

Nous avions fait preuve de prévoyance en achetant ce terrain car pour l'avenir, nous avions une solution de secours si toutefois nous avions un souci avec les eaux de la nappe de l'Allier. La création d'un Syndicat Mixte des Eaux de l'Allier minimise bien sûr ce risque mais toute précaution n'est pas inutile.

Il y a deux ans environ nous avions appris que la municipalité d'Yzeure avait envisagé de vendre ces terrains. Cela aurait été une grave erreur. En plus ce sont des prairies qui n'ont pas d'autre valeur que celle de terre agricole. La raison l'a emporté. Surtout que ces prairies sont mises à disposition d'un éleveur qui les entretient remarquablement.

Nous avons protesté contre ce projet de vente qui a été abandonné, heureusement d'ailleurs.

A suivre: 

Episode 5 : le retour à l'intercommunalité de 1961 !

Guy Chambefort