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Nous venons d'apprendre que JM Bourgeot  se croit toujours secrétaire de la section socialiste Yzeure. Et pourtant son soutien à la candidature de J.Mallot candidat non investi par le PSNUPES lui a valu d'être exclu comme le veut le règlement intérieur du Ps, confirmé par le Premier secrétaire O Faure. De quels droits invite-t-il les adhérents il est démissionné d'office. Et il s'autoproclame chef !

Coup de force?

La table dodécagonale qu'il avait fait installer était bien trop grande pour ceux qui restent ayant fait fuir tout le monde mais il persiste .

Après avoir été de ceux qui dans le passé se sont livrés à la chasse aux sorcières tenté vainement pendant plusieurs années de s'emparer de la Fédération de l'Allier du Ps, de rêver de chimériques investitures, vice -président le plus mal élu à la Communauté d'Agglo.Le retour du balai de la sorcière est terrible

Il tient absolument à garder cette place. Il ne pouvait même pas demander une salle à la Mairie au nom de son groupuscule non identifié et pourtant il l'a fait.

Effectivement il voulait expliquer l'inexplicable .  Comment des socialistes soutenus par la branche, qui cassera avant les prochaines municipales, de communistes manifestant pour le maintien des emplois de fonctionnaires municipaux et ayant par une purge sans précédent depuis plusieurs années supprimé un quart des effectifs communaux de la ville d'Yzeure

Hello camardes communistes lisez le Monde aujourd'hui, il y a de bons auteurs dont un qui s'appelle Fabien Roussel:

"Qui peut croire que nous relèverons le service public sans fonctionnaires en plus"

Vous allez être exclue pour déviationnisme. Vous faites tout le contraire. Roussel a bien écrit "en plus " et pas en moins

Quant aux carterons qui fait avaler aux autres membres du conseil municipal la fermeture de deux sites municipaux qui faisaient partie des activités originales d'Yzeure sans avoir réfléchi à ce qu'on pouvait faire pour réduire la facture énergétique pourtant il y des solutions. On ferme on ne discute pas. On change, dans un mépris total les agents de métier sans leur demander leur avis pour les pousser à partir. On veut vendre le patrimoine à la découpe spécialité de l' (adjoint à l'urbanisme). Patrimoine acheté sous les mandats de JP Desgranges et de G.Chambefort au point de provoquer la réaction de protestation de Christiane Duranthon  adjointe à l'urbanisme et initiatrice du POS d'Yzeure en ans les années 80; Les héritiers prodigues mangent l'héritage !

Remarquable travail de réflexion toujours d'actualité aujourd'hui

Sur les quatre lieux de culture existant à Yzeure depuis l'arrivée de l'Adjoint communiste on va en fermer deux en deux ans. A Yzeure on ne réfléchit plus on ferme et on est content de soi! On joue les bravaches !

"La France des jours heureux" de Fabien Roussel ce n'est pas vraiment à Yzeure qu'on la trouvera 

 

On ne fera même pas la Fête des Jardins au Plessis cette année. C'est bien sûr la faute de la guerre en Ukraine! Ou au bras du responsable des jardins ! Peut-être un manque d'huile de coude des élus ?

Guy Chambefort

 

 

 

Le Tour de France à Yzeure autour du 14 juillet 2023

L'adjoint d'Yzeure, à la vente du patrimoine, ne va sans doute, plus parler que de cela sur Facebook laissant certainement entendre que c'est grace à lui ancienne gloire du dérailleur. Il oublie que c'est à l'échelle de l'agglomération que les organisateurs ont certainement été sollicités Rien n' est officiel mais les langues ne peuvent se retenir, après les articles de La Montagne depuis deux jours, c'est à celui qui ne sait rien d'en savoir le plus!

Le Tour à Yzeure, c'est bien le moment, les finances selon le Maire sont au top! La com d'agglo,c'est à dire le contribuable communautaire va donc être surement sollicitée pour payer ; mais le "vieux loup" de Moulins n'a pas encore dit s'il sait quelque chose sur le sujet.

Et si l'arrivée se faisait sur Moulins

Dans ce cas le coq Yzeurien pourrait avoir chanté trop tôt

Arrivée ?

Départ ?

Contre la montre ?

Peut- être qu'on s'agite au téléphone aux hotels? Du coq au loup qui jouera un tour (pas de France mais de cochon à l'autre) au fait doit -on être fier    soutenir un tel souhait à Yzeure quand on sait les dizaines de milliers d'euros que ça coute et qu'en même temps on veut fermer un espace sportif où il y a des vélos sous prétexte que ça revient trop cher

D'accord il s'agissait de vélos dans une piscine et c'est savoureux pour un service qui tombe à l'eau

Le vélo va encore faire couler beaucoup d'encre, après que d'autres ont décidé de couler certains services. Les Yzeuriens apprécieront le choix ;

Quelle inconscience !

PS (pour sourire) les garages à vélo, répartis sur l'agglomération qui ont couté une fortune et qui sont vides en permanence (c'était à prévoir) vont pouvoir enfin être utilisés ;

L'équipe de regards03

La Fête des Jardins à la Prévert était devenue un rendez - vous incontournable de septembre à Yzeure.

Nous vous rappelons en conclusion le concept de cette réalisation, sur une idée d'André Fontverne Adjoint à l'époque, qui a obtenu le prix Territoria en 2008.

L'équipe actuelle se pressait lors des Fêtes après leur élection en 2014, s'agglomérant pour figurer sur les photos. Il fallait voir cet ensemble déambuler se marchant sur les pieds ,sans bottes de jardinage .

Le succès de cette fête était constant. Et puis cette année patatras la Fête a disparu ,comme à leur habitude ils ont agi en catimini . 

Après la Maison des Arts et des Sciences, les espaces sportifs d'Yzatis dont ils annoncent la fermeture sans même faire délibérer le conseil municipal. les destructeurs,à l'image des troupes d' Attila s'en prennent aux jardins. Il faut le voir pour le croire.  

Que vont-ils trouver pour excuses?

Leur prédecesseurs  qui avaient créés ces jardins? Cela va être compliqué ? Pourtant si ces prédecesseurs dont ils faisaient partie, avaient seulement,doivent-ils se dire semé pour 10 ans ils n'auraient pas eu à payer de nouvelles graines!!!!!!!!

Le paiement de quelques heure supplémentaires, pourtant bien peu nombreuses ,aux agents présents ces jour là .

Nous avons trouvé la guerre en Ukraine !!!!! En effet on présentait quelques huiles chaque année Il aurait été sans doute difficile de présenter de l'huile de Tournesol ce qui est un prétexte  suffisant pour eux

Mais surtout il n'était pas dans l'ère du temps de présenter de l'huile de "coudes"car  nos élus sont  peu enclins à passer leur journée , et peut être craignent -ils  aussi de se faire chahuter .

Pas la faute du prix de l'électricité du gaz !ils ne vont pas oser ce prétexte.

Ah nous avons trouvé la sécheresse  !!Et bein pas de chance ,les prédecesseurs avaient saisi au bond la proposition au combien judicieuse de nos services de capter la source de la Font Saint- Martin permettant d'arroser sans aucune dépense tous les jardins tout l'été !

Soeur Anne ne vois-tu rien venir les "uns" veulent sans doute arrêter les jardins comme en témoignent les serres ouvertes à tout vent . Ces gens là s'en prennent à la culture ,aux sports aux jardins maintenant .

Mais il faudra bien se poser la question de savoir si compte tenu de la disparition de tous ces  services ,s'il ne serait pas raisonnable pour les finances communales de réduire les indemnités des élus qui auront beaucoup moins de travail

 

 

 

Yzeure Concertation

Les Jardins à la Prévert

L’idée :

Transformer 8 ha de terre, en un jardin, toujours libre d’accès et ouvert à tous : chacun y apporte ses idées, ses projets et les mène à terme en travaillant avec les autres. L’objectif recherché partager et échanger des savoir-faire 

Ouvrir aux autres le quartier dans lequel il est implanté,

Faire travailler ensemble, dans le respect de chacun, tous les acteurs du site: chantiers d’insertion, habitants, écoles, centres de loisirs, associations, retraités, etc. La démarche mise en œuvre en 2001, à raison de 20h par semaine, six personnes du chantier d’insertion ont travaillé la terre pour la rendre cultivable, prévu des allées etc. Depuis, les chantiers d’insertions assurent la bonne tenue du site et récoltent le fruit de leur labeur pour les Restos du Cœur ou l’épicerie sociale.

Depuis 2004, diverses actions autour du jardinage se sont mises en place à destination de tous les publics : école de jardinage, projets pédagogiques menés par les écoles, stages pour les adultes, fête des jardins etc. pour que chacun apprenne de l’autre. Le contenu de la réalisation Les jardins à la Prévert, lieu d’entraide à vocation sociale où chacun prend en considération les idées de l’autre, reposent sur l’idée de solidarité et de diversité. Ils sont faits par tous, et pour tous. 

Un terrain de 8ha dans un quartier de familles modestes, avec un faible accès à l’extérieur. o Une école de jardinage pour accueillir les enfants de 6 à 12 ans qui veulent s’initier à l’art de faire pousser fleurs et légumes : près de 500 fréquentent cette école verte chaque année o Des visites et des ateliers sur des thèmes précis (les légumes oubliés, les animaux du jardin…) regroupant quelques 250 écoliers les plus éloignés du site, les crèches ou haltegarderie. o Des stages pour adultes avec un professionnel pour aborder divers domaines : tailles, greffes, compositions florales… 

La fête des jardins, en septembre qui rassemble plus de 2000 personnes de diverses tranches d’âge, favorise la mixité sociale et valorise le travail effectué sur le site. Des visites sur demande.  Une bibliothèque qui propose gratuitement à la consultation des ouvrages sur le jardinage.

Les moyens humains et financiers : Un chantier d’insertion pour entretenir le site, permet à des demandeurs d’emploi de longue durée de retrouver le monde du travail et de prendre conscience de ses capacités en étant au contact de partenaires variés. Coût : 120 257 €. Le chantier reçoit des financements de droit commun : DDTEFP, CDIAE, CNASEA et d’autres financements de la ville et de l’état. L’école de jardinage et les jardins pédagogiques ont coûté 13 374€. Leur financement a été assure par la ville et l’état.

Mais surtout :  une équipe d’animateurs municipaux pour coordonner les divers projets avec l’aide des services de la ville, un comité de pilotage composé d’Yzeuriens désireux d’apporter leur graine au jardin : jardiniers amateurs, écoles, associations, habitants … il est toujours ouvert à tous. 

Des enseignants. Des associations. De l’enthousiasme d’amoureux de la nature : des tout-petits de la crèche aux personnes âgées. 

Ce projet, difficile à mettre en œuvre, tient toutes ses promesses. Chacun peut développer ses idées, faire part de son expérience, de ses envies et de son enthousiasme. Loin de s’éparpiller l’ensemble des coordonnateurs a su prendre le temps de la réflexion pour développer au mieux les idées de chacun. Les différents acteurs ont su s’entendre sur la gestion de l’espace collectif, sur le choix des espèces à cultiver mais aussi sur l’organisation d’événements forts comme la Fête des Jardins. Les résultats sont probants :  une centaine de demandeurs d’emplois ont travaillé sur le site, par période de six mois les jardins sont devenus le support du projet pédagogique des écoles : calcul de longueurs et de surface, lecture d’indications, histoire à travers celle des jardins, géographie avec les climats…  les divers acteurs se sont appropriés le site, dans le respect de chacun  aucun saccage n’a été à déplorer alors que les jardins sont libres d’accès pour tous et ouverts jours et nuits, preuve que les gens peuvent être respectueux du travail des autres. 

guy chambefort

Selon le Maire : Crise financière à Yzeure ?

Fiction de rentrée ou vérité ? 

« L’avenir de la collectivité est en jeu »écrit -il 

Manque de sang froid et manque d’idées

 

Le maire d’Yzeure discute -t-il avec la Préfecture de l’Allier, après ses annonces inquiétantes sur la situation financière ,désespérée même selon lui de la collectivité ?

Négocie -t-il avec les services de l’État  pour obtenir une aide financière exceptionnelle afin d’éviter compte tenu des déclarations qu’il a faites ,de réunir les conditions pour la mise sous tutelle qui menacerait très dangereusement sa ville. Le déséquilibre du budget est désormais connu de tous et la non sincérité est flagrante. Les services de l’État le savent, sans doute depuis longtemps.

Pourquoi n’est-il pourtant pas question pour eux d’épingler comme ils auraient dû le faire depuis plusieurs années, une collectivité administrée par l’un des leurs anciens fonctionnaires de la DDE qui appartenait au sérail. La question mérite d’être posée.

Vont-ils aider, peut-être en secret , la ville à se sortir d’une situation de déficit important. Le maire a communiqué en prétendant que cette situation est due à l’inflation et à la pandémie Covid. Toutes les villes connaissent la même chose. Peu de gens sont dupes et surtout pas les services de l’État qui possèdent les comptes des dernières années. La gestion technocratique d’une autre époque, adepte de la réglementation,mais somme toute inexpérimentée du Maire et du directeur général est la cause véritable de l’échec. On a du le noter en haut lieu, bien avant l’épidémie et la guerre d’Ukraine.

L’aide de l’État interviendra -t -elle ? Sera-t-elle conditionnée au remboursement d’abord, sur plusieurs exercices budgétaires, puis au rapprochement de la commune d’Yzeure avec la communauté d’agglomération de Moulins, à laquelle elle résiste depuis trop longtemps. Sur injonction de l’État, la communauté devra-t-elle apporter son concours au renflouement de sa deuxième ville,après l’ avoir laissée à côté ou presque en lui refusant des aides. Pour ne pas enfreindre le principe de non- ingérence dans la gestion des collectivités, il sera demandé aux organes délibérants de se déclarer réciproquement favorables au principe. Voici pourquoi l’Agglomération va accepter de bonne grâce :

 

On a tous appris en juin, que les Villes de Moulins et d’Yzeure ont décidé de créer ensemble un service commun pour la restauration des écoles. Cette mutualisation, menée contre toute logique par la commune d’Yzeure, n’est pas fiable. Une fois de plus Moulins roule Yzeure dans la farine. Son intérêt à s’unir à sa voisine en difficulté c’ est encore pour en tirer des bénéfices pour elle même.

La Préfecture et la Communauté d’agglomération pourraient en revanche faire coup double, la première en obligeant la ville à diminuer sa masse salariale en cédant en contrepartie d’une aide financière, un service qui lui pèse. Mais la ville d’ Yzeure dépensera autant d’argent . La communauté récupérera donc à bon compte, une organisation dont elle pourra faire bénéficier toutes les communes adhérentes, dont bien sûr en premier Moulins. Le service restauration, qui représente un tiers de la masse salariale de la Ville d’Yzeure, se verra ainsi changer de patron, sauvant l’équilibre vital de la collectivité en la quittant.

La porte est toute ouverte au privé . Ce sera une démonstration probante de l’intérêt d’un établissement de coopération intercommunale. Beaucoup approuveront et la manœuvre encore cachée au conseil qu’on ne fera décider qu’après, apparaîtra comme une évidence.

Voilà donc ce qui pourrait bien se tramer secrètement pour une rentrée prochaine ou future mais que le maire d’Yzeure ne peut pas avouer.

Sa communication de fin juin et sa fausse franchise cachent des projets qui sont contraires à ses convictions, selon lui, car il n’est pas sûr qu’elles soient encore de gauche, ce qui est désolant alors qu’il s’était présenté «  plus à gauche que moi tu meurs »

Un départ pourrait intervenir à la suite de cet épisode dont le scénario est déjà bien établi. Cela pourrait simultanément offrir au Maire, comme en parlent quelques adjoints, l’occasion peu glorieuse

de quitter ses fonctions ,en même temps qu’ arriveraient des bouleversements dans l’équipe municipale lors du départ Directeur Général, arrivé en fin de carrière

 

Yzeure pourrait alors entrer dans une période de convalescence financière,de turbulence, mais aussi d’allégeance administrative due à l’attitude des élus Yzeuriens à la Communauté . Il lui faudrait alors trouver de nouveaux décideurs compétents . Ce ne sera pas le plus simple dans l’équipe en place .

La coalition actuelle est plus que jamais fragile.

l’équipe de regards03

 

INFO JDD. « Refonder » la social-démocratie et lancer une dynamique collective et politique. Voilà la feuille de route de l’ancien Premier ministre tel qu’il l’expose dans son « Manifeste pour une gauche sociale-démocrate, républicaine, humaniste et écologique » accompagné par près de 400 signataires. Une initiative qui se veut le point de départ d’une reconquête.

 
Bernard Cazeneuve à Paris, en février.
Bernard Cazeneuve à Paris, en février. ( JEANNE ACCORSINI/SIPA)
 

Bernard Cazeneuve n’est pas un homme à disperser ses mots. Et encore moins à multiplier les interventions. Après un long silence, l’ancien Premier ministre sort de sa réserve. Celui qui n’est plus membre du Parti socialiste lancera dimanche un « Manifeste pour une gauche sociale-démocrate, républicaine, humaniste et écologique » accompagné par près de 400 signataires. « Dans la tempête et face au danger la faute funeste consiste à laisser tomber sa boussole », alertent les auteurs dans un message clair au reste de la gauche.

 

Parmi les signataires, on trouve une nouvelle génération que Cazeneuve entend accompagner ainsi qu’une cinquantaine de maires et quelques poids lourds socialistes comme Stéphane Le Foll (maire du Mans), Jean-Christophe Cambadélis (ancien premier secrétaire du Parti socialiste), Carole Delga (présidente de la région Occitanie), Loïg Chesnais-Girard, (président de la région Bretagne) ou encore Nicolas Mayer-Rosignol (maire de Rouen). D’anciens ministres de François Hollande et quelques personnalités comme le journaliste Laurent Joffrin ou l’ancien directeur général de l’OMC Pascal Lamy ont aussi rejoint cette démarche.

 

Alors que le courant de pensée social-démocrate est régulièrement décrit comme moribond, Bernard Cazeneuve et ses amis entendent lui donner une nouvelle vie, estimant que le PS actuel piétine cet héritage dans une alliance contre nature avec Jean-Luc Mélenchon.  « On aurait tort de se satisfaire des postures grandiloquentes de l’insoumission, en acceptant le mariage de l’inconséquence et de la violence, dans un nihilisme où la colère empêcherait l’avènement de l’espérance, mitraillent les signataires. (…) La gauche à laquelle nous croyons est pétrie de l’esprit de nuance »

 

Cazeneuve se dit déterminé à mener le combat

Dès lors, il faut lire ce « manifeste » comme un début, comme « un appel à la refondation et donc à la constitution d’une dynamique collective ». Avec ce texte d’une dizaine de pages Cazeneuve et ses compagnons de route présentent leur carte d’identité politique qui est aussi un passeport pour un ailleurs qu’il reste à construire. Cela tombe bien. Cazeneuve, que certains socialistes auraient aimé voir candidat à la dernière présidentielle, ne compte pas en rester aux mots et se dit déterminé à mener le combat.

Face à cette situation, « il nous revient donc à nous, républicains de gauche et d’où̀ que nous venions, de nous organiser pour rassembler nos forces et conjuguer nos efforts afin de redonner aux Français l’espérance à laquelle ils ont droit ». Et d’indiquer « le mandat des militants de l’espérance : démontrer jour après jour qu’une autre gauche est possible, qui rompe avec l’outrance et le sectarisme ».  

 
 

Cet engagement résolu de Cazeneuve part d’un constat noir. « Il est fort probable que la communication débridée d’une majorité dévitalisée, sans boussole ni projet, et que les postures théâtrales des oppositions radicalisées ne suffiront pas à répondre à l’épuisement démocratique, qui prive la République de sa force vitale », lit-on dans ce manifeste.

Sans que ce manifeste ne soit un programme, les signataires déclinent quelques grands axes de cette refondation : « refaire nation », « rétablir la possibilité de l’ascension sociale », « renforcer l’intervention de la puissance publique », ou s’arrimer à une Union Européenne qui « demeure pour nous la grande espérance pour notre pays ». Quelques pistes plus concrètes sont avancées : « lutte contre les déserts médicaux grâce à une politique d’incitation véritablement attractive », « modernisation du parc nucléaire » et éloge de cette source d’énergie, « relance de la construction de logements sociaux », réévaluation des retraites les plus basses, « nouvelle étape dans la centralisation »

Ce manifeste initié par Cazeneuve le propulse-t-il pour les années à venir en leader de cette « autre gauche » social-démocrate ? Il est sans doute un peu tôt pour l’affirmer. « Beaucoup de gens ont envie de le reconnaître comme un leader. Maintenant il lui appartient de montrer qu’il l’est. Il faut qu’il y aille ».

Voici son manifeste : « Au sortir des scrutins présidentiel et législatif, les Français ont le sentiment d’un paysage politique dévasté. Certes, une majorité d’entre eux, voulant surtout faire obstacle à l’extrême droite, a donné un nouveau mandat au Président de la République, mais sans pour autant le faire bénéficier, dans la foulée, d’une majorité nette à l’Assemblée nationale, qui lui aurait permis de gouverner sans heurt. Dans un contexte international, européen et français qui appelle des décisions urgentes et courageuses, cette fragilité du pouvoir expose notre pays à un risque sérieux de fracturation et de déclassement. Si on est avant tout préoccupé de l’intérêt de la Nation et de ceux qui, en son sein, sont les plus exposés aux crises climatique, économique ou sanitaire, il faut avoir la lucidité de poser ce constat. Circonstance aggravante, aucune des oppositions n’a reçu la faveur de nos concitoyens comme si, dans la gravité du moment, l’absence d’esprit de responsabilité qui semble présider aux choix de chacune d’elles, contribuait à les disqualifier toutes. Ainsi, ni la majorité relative anémiée ni les oppositions majoritairement animées par la radicalité ne semblent pouvoir répondre aux attentes de nos compatriotes.

L’abstention massive des Français témoigne également de la perte de confiance dans les institutions de la République, mais aussi dans les forces politiques constituées, dont les citoyens doutent désormais qu’elles seront capables de se mettre au service du bien collectif. Il est fort probable que la communication débridée d’une majorité dévitalisée, sans boussole ni projet, et que les postures théâtrales des oppositions radicalisées ne suffiront pas à répondre à l’épuisement démocratique, qui prive la République de sa force vitale.

Alors que notre système politique et institutionnel voit sa légitimité contestée et son efficacité amoindrie, les Français aspirent à un gouvernement qui puisse agir de nouveau en les respectant, c’est-à-dire en s’adressant à leur intelligence collective. C’est dans ce contraste entre la situation politique et les aspirations profondes des Français que réside le risque d’un grave court-circuit démocratique : le blocage potentiel des institutions, la montée de la violence dans l’espace du débat public, l’effacement de la notion de respect, la volonté de certains de susciter, à chaque instant, la contestation de tout, en poussant la foule à s’emparer de la rue, offrent de sombres perspectives à notre pays.

Il est fort probable que la communication débridée d’une majorité dévitalisée, sans boussole ni projet, et que les postures théâtrales des oppositions radicalisées ne suffiront pas à répondre à l’épuisement démocratique

Le mal est profond. Le divorce entre le peuple et les responsables politiques est consommé. Les Français sont de plus en plus nombreux à ne pas se sentir écoutés et - bien plus grave - respectés. Le ressentiment le dispute au fatalisme, à l’insécurité culturelle s’ajoute une précarité existentielle débouchant sur le sentiment de vivre dans une société à durée déterminée. L’insécurité au quotidien, couplée à l’incertitude du lendemain, attise l’incompréhension mais aussi la colère. Pourtant, comme une lueur d’espérance, l’aspiration à la justice, à la concorde et au progrès est toujours aussi présente. Les énergies sont partout et l’envie de servir demeure infinie. Comme souvent face aux grandes épreuves, la France n’a pas perdu foi en elle-même.

Au fond, ce nouveau paysage politique souligne aussi le vide laissé par la sociale-démocratie et les humanistes de gauche. C’est ainsi qu’il faut lire ce texte, qui n’est autre qu’un appel à la refondation et donc à la constitution d’une dynamique collective. Un progrès qui protège, une République revivifiée, un État profondément restauré et un humanisme véritablement écologique : voici ce qui manque aux débats, voilà le cœur d’un nouveau mandat pour l’action. Il nous revient donc à nous, républicains de gauche et d’où que nous venions, de nous organiser pour rassembler nos forces et conjuguer nos efforts afin de redonner aux Français l’espérance à laquelle ils ont droit.

Voilà le mandat des militants de l’espérance : démontrer jour après jour qu’une autre gauche est possible, qui rompe avec l’outrance et le sectarisme, mais qui demeure ardente dans le refus des inégalités, des injustices et des discriminations, dans la défense des valeurs de la République et dans sa détermination à réussir le grand combat pour le climat, dont la jeunesse du monde entier porte avec audace le flambeau.

Nous organiser pour rassembler nos forces et conjuguer nos efforts afin de redonner aux Français l’espérance à laquelle ils ont droit.

Un risque de dislocation de la société française

Les Français aspirent à un profond changement. Ils demandent à être convaincus que le progrès est encore une promesse possible pour eux-mêmes et leurs enfants. Certains aspirent au souffle des grandes espérances, qui a parfois permis dans l’Histoire d’enjamber un monde pour en faire jaillir un autre, qui soit plus juste et moins violent. Beaucoup s’inquiètent du climat de tensions extrêmes dans lequel la Nation se trouve plongée. À l’occasion de l’élection présidentielle, le sentiment a dominé que la faiblesse de l’offre politique imposait au pays un choix par défaut. Ce que l’on a appelé le vote utile s’est traduit, pour bien des citoyens, par la résignation au moindre mal, dans un contexte où aucune force ne parvenait plus à apaiser le peuple, encore moins à l’unir.

Le délitement du débat public et du pacte civique résulte de l’affaissement des institutions, de l’abaissement des comportements dans la violence verbale et numérique, au point qu’il ne demeure presque plus rien de l’esprit républicain qui fit l’unité et l’indivisibilité de la Nation. Le passage au quinquennat a privé, mécaniquement, le chef de l’État du temps nécessaire à l’affirmation de son pouvoir d’arbitrage ; l’élection des députés dans la foulée a abouti à une désincarnation du Parlement assujetti à une technostructure froide, déconnectée et à l’exercice isolé du pouvoir présidentiel. L’accoutumance à la violence et à la transgression a convaincu chacun qu’il peut tout dire, tout faire et tout oser, pour atteindre ses buts. Les partis ont peu à peu cessé de jouer leur rôle d’enceinte de délibération où s’élaborent les propositions et les projets, pour se transformer en écuries d’ambitieux qu’anime la tactique plutôt que le bien commun. Les artifices de communication et les mises en scène théâtrales, auxquelles bien des responsables politiques se livrent pour dissimuler leur impuissance ou leur absence d’imagination réduisent la politique à un art de la séduction, éventuellement de la disruption, sans place pour le courage et les convictions. De ce jeu dont ils jugent sévèrement les acteurs, les Français ne sont pas dupes. Ils s’abstiennent de plus en plus ou choisissent le bulletin blanc afin de n’apporter à ce triste spectacle ni leur concours ni leurs voix. Il y a désormais un blocage, un refus d’obstacle, la démocratie représentative est en danger.

L’accoutumance à la violence et à la transgression a convaincu chacun qu’il peut tout dire, tout faire et tout oser, pour atteindre ses buts. 

La société française fait face à un risque de dislocation. Pour prévenir cette désagrégation, quatre défis appellent des solutions urgentes : celle de la lutte contre les inégalités, à l’heure où les injustices accroissent les risques de fracturation de la société française ; celle du défi écologique et climatique, qui relève désormais d’une course effrénée contre la montre ; celle du nécessaire ré-ancrage républicain de la Nation, alors que des forces extrémistes, identitaires et violentes, assument de plus en plus ouvertement leur rupture avec l’universalisme, dont les républicains sont les héritiers ; celle de la réparation de l’État, abîmé et fragilisé par de funestes réformes, la réduction inconsidérée de ses moyens, comme de sa capacité d’agir, notamment pour protéger les Français et la banalisation de son statut.

À gauche, l’aspiration au « rassemblement » est indissociable de l’espérance. Mais l’union est une discipline, qui revêt une part d’exigence morale et suppose la fidélité à des convictions, à des valeurs et à un héritage. C’est pourquoi la gauche de gouvernement, dans le temps long de son histoire, a toujours accepté de se confronter à la réalité, en faisant de l’éthique de la responsabilité l’instrument de sa crédibilité. Renoncer à cette identité reviendrait pour elle à se perdre, en laissant le champ libre à l’alliance de la droite extrême et à l’extrême droite. Dans la tempête et face au danger la faute funeste consiste à laisser tomber sa boussole.

La gauche de transformation, du fait de sa tradition pluraliste, est en outre la seule en capacité de réunir les différentes aspirations au progrès social, économique, environnemental, démocratique, sans transiger avec les valeurs de la République, le respect de l’État de droit et l’ambition d’une Europe plus forte et plus solidaire. La reconstruction d’une véritable perspective sociale-démocrate est urgente, si nous voulons pour nos enfants une société plus juste et plus écologique.

Refaire Nation

En nous attaquant aux inégalités, nous affirmons notre détermination à refaire Nation, en offrant à tous la perspective d’une vie digne et en protégeant le plus grand nombre du risque de déclassement. La société française, plus que jamais fragmentée et polarisée, hystérisée par les postures de confrontation entretenues en son sein ne se pense plus comme le creuset d’aspirations communes, mais comme la juxtaposition de groupes sociaux se représentant en communautés recroquevillées et hostiles les unes à l’égard des autres, où la revendication individuelle domine, au détriment des ambitions collectives et des préoccupations d’intérêt général. Face à la relégation vécue ou redoutée qu’éprouvent intimement nos concitoyens dans bien des territoires - et qui se fait plus vive à mesure que l’on s’éloigne des centres urbains denses et connectés – les services publics sont à juste titre perçus comme l’instrument d’une possible solidarité, comme le levier de l’égalité réelle.

La gauche de transformation, du fait de sa tradition pluraliste, est en outre la seule en capacité de réunir les différentes aspirations au progrès social, économique, environnemental, démocratique, sans transiger avec les valeurs de la République

Les crises les plus récentes, par leur effet de souffle – le mouvement des gilets jaunes qui notamment a mis en lumière les fractures profondes au sein de la société française –, ont souvent conduit les gouvernants à privilégier la gestion politique immédiate, destinée à éteindre l’incendie, au détriment de la compréhension en profondeur des colères dont ils n’avaient que rarement anticipé l’avènement. Alors que les récentes poussées de fièvre ont, partout en France, résulté en grande partie d’un sentiment d’oubli des villes moyennes, des communes rurales reculées et des Outre-mer, une réponse plus ample, alliant le renforcement de la présence de l’État et des services publics et le retour à une ambitieuse politique de développement du territoire, aurait sans doute été plus efficace.

La question de la qualité et de la répartition des services publics sur le territoire national, face aux besoins affirmés de protection des Français, est devenue le critère à partir duquel s’opère ou non le consentement à l’impôt, ainsi que la capacité des citoyens à adhérer aux réformes qui leur sont proposées. Il en est ainsi des décisions visant à promouvoir les grandes politiques publiques de lutte contre le réchauffement climatique. Le renoncement à l’automobile dans les métropoles comme dans les campagnes n’est envisageable que si les transports sont non seulement accessibles, mais offrent un niveau de régularité, de sécurité et de confort conforme aux attentes des salariés modestes, des jeunes en formation, au travail ou en recherche d’emploi, encore très dépendants de la voiture pour leur activité et leur vie quotidienne.

Rétablir la possibilité de l’ascension sociale et garantir des conditions égales de dignité

S’engager pour la justice, c’est d’abord s’engager résolument dans le combat pour les droits des femmes et pour l’éradication des violences dont elles sont les victimes. Le féminisme est indissociable du combat pour le progrès. La belle idée théorisée par Gisèle Halimi en 2008, « la clause de l’Européenne la plus favorisée », doit enfin se concrétiser. Dans tous les domaines de la vie en société, nous devons prendre comme référence les pays européens où les législations sont les plus progressistes sans se laisser intimider par les lobbies conservateurs, aussi puissants soient-ils.

Pour plus de justice, il nous faut renouveler les conditions d’adhésion au contrat social en rétablissant la possibilité de l’ascension sociale et en garantissant des conditions égales de dignité. Cela suppose notamment de mieux prendre en compte les difficultés de nos concitoyens en situation de handicap : revalorisation des aides, valorisation du rôle des aidants familiaux, meilleur accès aux services publics et donc aussi à l’école. En effet, la dignité de notre société se mesure à sa capacité à réduire les inégalités notables et inacceptables qui subsistent en son sein. La société, lorsqu’elle se fige, consacre toujours les héritiers et n’assure plus la promesse républicaine d’un avenir meilleur pour les générations nouvelles et les plus vulnérables.

Porter le projet d’un progrès qui protège c’est aussi combattre fermement les inégalités en matière de santé. Trop souvent encore, nos concitoyens en situation de précarité ne bénéficient pas d’une garantie d’accès aux soins. Améliorer leurs conditions de vie et assurer leur dignité passe donc par le déploiement de politiques publiques plus volontaristes, notamment par le renforcement de la médecine préventive dont on sait qu’elle est encore plus indispensable pour les plus précaires et les plus isolés. Au-delà, la consolidation de l’hôpital comme pilier des politiques publiques d’accès à la santé de tous les Français doit redevenir l’une des priorités de l’action de l’État, en revalorisant les métiers, en soulageant les urgences et en luttant contre les déserts médicaux grâce à une politique d’incitation véritablement attractive.

 La société, lorsqu’elle se fige, consacre toujours les héritiers et n’assure plus la promesse républicaine d’un avenir meilleur pour les générations nouvelles et les plus vulnérables.

Pour que le futur ne soit pas une fatalité, notre système éducatif doit être repensé comme la pierre angulaire d’une société renouant avec la bienveillance, le respect et la confiance dans la science, le progrès, les savoirs. Cela suppose la revalorisation des salaires des professeurs, qui doit manifester toute l’estime dans laquelle la société les tient mais aussi leur recrutement en nombre suffisant – au même titre d’ailleurs que pour les soignants, les « gardiens de la paix », ou les personnels de justice. La centralité de l’école dans les projets et les budgets, c’est aussi celle de la laïcité. La séparation des églises et de l’État est un principe de liberté – celle de croire ou de ne pas croire – et de concorde – la foi des uns ne fait pas la loi des autres, encore moins celle de tous. Face aux séparatismes religieux ou ethniques, au différentialisme et aux relativismes culturels, face à l’affirmation d’un islam politique qui hait l’universalisme français et soumet nos compatriotes de confession musulmane au joug d’une radicalité religieuse – alors même que ces derniers aspirent à vivre en paix dans la communauté nationale – la laïcité est ce trésor commun qu’il nous faut défendre sans relâche. Vouloir encore et toujours la République laïque c’est désirer ardemment l’égalité et le respect de l’autre, dans sa singularité, en raison du creuset de valeurs que nous avons en partage et qui nous permet de transcender nos différences. Les inégalités de destin s’inscrivent aussi dans les difficultés d’accès au logement. Les communes qui dérogent au principe même de la mixité sociale, malgré les pénalités financières, doivent être conduites à relancer la construction de logements sociaux. Les logements existants doivent être remis aux normes en alliant l’objectif d’une amélioration de la qualité de la vie à celui de la transition écologique. Enfin, vecteur d’insertion et de stabilité, l’accès au logement pour les familles monoparentales et les ménages sans domicile doit constituer une priorité. Le sans-abrisme n’est pas une fatalité, pas plus que l’attente prolongée de milliers de familles et d’enfants dans les hôtels sociaux. C’est par une politique ambitieuse et exigeante en matière de logement que les Français les plus en difficulté pourront recommencer à adhérer au contrat social et républicain.

Il est aujourd’hui encore du devoir des sociaux-démocrates de rappeler que les victimes des inégalités, les citoyens relégués par les effets de l’injustice de la naissance ou de l’existence, n’ont pas à être privés de la possibilité d’une redistribution équitable des fruits de leur travail. Notre politique ne peut plus seulement être celle de l’emploi mais bien celle du travail qui doit être repensée à l’aune de la transition écologique avec les travailleurs, les syndicats et le patronat. S’il faut rompre avec le toujours-plus, la simple affirmation de ce mantra ne trace aucune piste et dissimule la complexité des réformes à venir.

L’un des enjeux du monde du travail est de fournir des emplois de qualité, assurant non seulement un plus grand bien-être des salariés, mais aussi des progrès en matière de productivité et d’efficacité globale. L’ensemble des secteurs professionnels devront se faire plus sobres sans pour autant renoncer à l’ingéniosité française. Les progrès du travail et des technologies, en un mot du génie mécanique à l'œuvre dans toutes les réalisations humaines, sont un fait : il sera le moteur des solutions de demain, dans les secteurs qui demandent beaucoup de main-d'œuvre comme dans ceux qui en mobilisent moins. Pour que le progrès soit réel, il faut qu’il soit complet. Cela suppose qu’il soit maîtrisé, qu’il s’appuie sur les formidables potentialités du génie humain mais qu’il reste sans cesse guidé par les principes éthiques. Car le progrès n’est digne de sa promesse que s’il sert à lutter contre les injustices et les inégalités. Nécessairement technique, il doit être impérativement mis au service du quotidien des employés, augmentant la qualité de leur travail. Ainsi, le progrès pourra s’incarner dans l’efficacité de nouvelles méthodes qui assurent la protection des salariés, et non le sacrifice de la qualité de leur vie au travail ou de leur sécurité. Cette exigence est d’autant plus indispensable à l’âge de l’individualisation des métiers et de la numérisation des organisations. Cette mutation ne peut se faire que si le travail paie, que si la dignité des Français résulte aussi de leur labeur. Dans cette place reconnue donnée au travail, la plus grande intégration des syndicats et de leurs représentants à la vie de l’entreprise sera essentielle autant que fondatrice. Elle permettra un meilleur partage de l’information, une plus grande représentation des salariés dans les instances de décisions et de rémunérations, une redistribution plus juste de la valeur produite. C’est l’entreprise tout entière qui doit redevenir un espace de discussions et de compromis et non le lieu de toutes les confrontations et dominations, car elle est une communauté humaine essentielle pour relever les défis collectifs et favoriser un accomplissement individuel.

De progrès, la réforme des retraites doit l’être impérativement. Celle qui consisterait à repousser toujours plus loin l’âge de départ serait injuste et inefficace, en perpétuant l’idée que toute réforme est destinée à imposer d’abord des reculs de notre système de protection sociale, en niant les différences d’espérance de vie entre les Français, la pénibilité de certains métiers et en négligeant l’enjeu essentiel de l’emploi des seniors. Une telle approche n’aurait pour résultat que de dégager des marges budgétaires dans le cadre d’une politique sans vision ni projet à long terme. De surcroît, aucune modernisation du système visant à sauvegarder le principe solidaire de la répartition se sera possible sans que soient prises en compte la pénibilité du travail et la possibilité de partir en retraite de manière anticipée – en particulier dans le cas des carrières longues. La question du niveau des retraites les plus basses reste centrale : elles devront être réévaluées.

Face au changement climatique, l’immobilisme est criminel

Il appartient aussi aux sociaux-démocrates de ne jamais rendre incompatibles, par dogmatisme, la réduction des inégalités et l’ambition écologique. Cette politique sans nuance aboutirait au risque de voir les élites divorcer définitivement des classes populaires et d’une part croissante des classes moyennes, sans le concours desquelles les objectifs climatiques échoueraient à trouver leurs débouchés démocratiques. Le mouvement des ronds-points, à l’automne 2018, a témoigné de l’ampleur de ce dilemme et de l’impasse que représente, pour les gouvernements, la mise en opposition du sauvetage de la planète et du besoin de protection des populations les plus fragiles. Il est donc du devoir des nations de faire converger les objectifs de politiques publiques, définis dans le cadre des conférences pour le climat, au sein d’un agenda international crédible qui rende le marché et la justice sociale possibles, en privilégiant les filières d’excellence de la grande mutation écologique.

Face au changement climatique, l’immobilisme est criminel. Les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dans son dernier rapport, sont sans appel, qui pointent notre responsabilité collective dans le réchauffement global de l’atmosphère, des océans et des continents. Le lien entre les émissions de CO2, résultant des activités humaines, les dérèglements climatiques, les manifestations météorologiques extrêmes impactant les territoires où nous vivons, donnent une dimension d’urgence au défi climatique. Le moment d’agir ne peut plus être différé. L’urgence environnementale, celle qui concerne le climat et la biodiversité, la qualité de l’air et l’accès à l’eau, est une urgence vitale. Elle est devenue existentielle au sens où de son issue dépend, à très brève échéance, la possibilité même de la vie. Le bouleversement climatique est en effet sans précédent. Il s’accélère comme un processus désormais hors de contrôle, face auquel il faudrait une volonté unanime des États et des organisations internationales pour retrouver la maîtrise de notre destin. La hausse du niveau des mers, la fonte des calottes glaciaires et le réchauffement climatique qui s’accélèrent constituent un point de basculement dont les conséquences, à court terme, pourraient se révéler à la fois irréversibles et imprévisibles. S’il est encore possible de limiter la hausse des températures à l’horizon 2050, l’effort pour y parvenir sera tel qu’il ne s’accomplira pas en faisant l’économie d’une stratégie concertée des nations, elles-mêmes armées d’un surcroît de détermination ou de volonté.

à suivre