L'inauguration des marchés de Noël nous a donné l'occasion d'assister à la formation d'un maul (pour ceux qui ignorent les règles de rugby c'est une mêlée où le ballon ne touche pas terre). Là, il n'y avait même pas de ballon ! Le chef de maul entrainait les participants, toujours soucieux de se rapprocher de la tête tout en restant sur les côtés pour guetter quelques supporters éventuels. Le maul avançait lentement peinant. Le maul était un peu squelettique certains l'avait quitté depuis longtemps, d'autres mettaient moins de vigueur à pousser. Ce maul montrait un peu de désorganisation. Il y a bien ce qu'on appelle en rugby un talonneur qui a pour mission de lancer la bonne parole afin que le maul avance droit. Mais il voulait a chaque instant photographier les acteurs du maul et il en résultait une grande désorganisation, chacun voulant figurer sur la photo, il en découlait un grand déséquilibre. On notait l'absence d'un seconde ligne qui dépassait d'habitude tout le monde d'une tête. Dans d'autres circonstances il serait rentré par la gauche là où personne ne l'attendait, mais il arrivait fréquemment à faire basculer tout le maul à droite. Sans doute très envieux et trop pressé de rejoindre la première ligne, il a du être exfiltré de l'équipe. Rejoindra t-il une autre équipe où la marche lui parait plus assurée, nul ne le sait ?
On a même assisté à l'arrivée d'une équipe qu'on voit souvent habillée de rouge. Plus fréquemment elle se trouvaient à faire de l'opposition à l'équipe du maul . Tous de même origine, cette équipe corporative départementale où les dirigeants s'étaient entre-déchirés le matin pour savoir si on mettait une fleur de lys sur les maillots. Mais avec le rouge ça ne va pas bien. Cette petite équipe rouge s'était donc opposée le matin dans une autre enceinte à l'équipe qu'il venait soutenir le soir au marché de Noel les accusant de ne pas, après leur carrière, pouvoir profiter d'une retraite bien méritée. Il aurait peut être été utile de rappeler que les dirigeants de l'époque François Mitterrand avait décidé le repos à soixante ans en 1981 et plus récemment la retraite à soixante ans pour les carrières longues décidées sous François Hollande et que votre serviteur a voté. Sans oublier les 35 heures dont nous reparlerons.
Revenons au maul, le renfort des isolés de l'équipe en rouge passa même inaperçu sur le terrain, rélégué à l'arrière, à tel point que les chefs du maul envisagent de faire appel à un complément, à d'autres pousseurs, pour essayer de caler tout ça. Mais malheureusement on croit savoir que le renfort d'une équipe pompeusement appelée "génération s" sur Yzeure ne compte que deux éléments. Un seul viendrait comme seul soutien d'ailleurs ,à l'arrière bien évidemment et qui nous en sommes sûrs, notre expérience aidant, va rapidement s'épuiser.
Et pendant ce temps l'herbe pousse sur les trottoirs.
Guy Chambefort
