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Antoine DEFORGE vit le jour dans une famille de métayers, le 9 octobre 1866 à Limoise (Allier). Du fait de sa condition modeste, il ne put fréquenter l’école primaire que quatre années et se fit ensuite domestique agricole. A la faveur de son service militaire effectué en 1886 au 98ème régiment d’Infanterie de Montluçon, il compléta son instruction, en parcourant seul, les nombreux ouvrages contenus dans la bibliothèque de sa caserne. Rendu à la vie civile le 28 juin 1890, avec le grade de Sergent, notre autodidacte entra à la Société des chemins de fer économiques en 1892, comme serre-frein.

 

Gagné aux théories développées par les premiers penseurs du socialisme qui de Saint-Simon à Fourier ou encore Cabet et Leroux influencèrent les milieux populaires, il débuta une action syndicale et politique. Caissier chez Monsieur Mille, à la pharmacie régionale de Moulins, il se retrouva congédié des suites de sa candidature aux élections législatives complémentaires de Moulins-Ouest sous la bannière socialiste.

 

Inscrit au nouveau Parti socialiste (SFIO) mais aussi militant de Libre Pensée, il entra ensuite à l’entreprise Mercier avant d’être administrateur du quotidien Le Progrès Social. Il s’en retira rapidement, heurté par le sectarisme des députés radicaux.

 

Elu Conseiller municipal puis Maire d’Yzeure en 1919, il se retira six mois plus tard, à la suite d’intrigues internes et quitta la ville pour s’installer à Tronget. C’est dans ce village qu’il développa admirablement le socialisme municipal, porté Maire de la commune en 1925 et réélu en 1929.

 

Intéressé par les questions de coopération, il créa et administra “La Paysanne” en 1912, puis la “Coopérative de la Famille” en 1919 ou encore la “Coopérative d’Ygrande” en 1920.

 

De front à ses activités politiques, il mena une carrière d’expert-comptable près le tribunal de Moulins et la Cour d’appel de Riom. Président honoraire du conseil régional des experts-comptable, secrétaire de la la Fédération de l’Allier de la Libre Pensée, il s’est éteint le 4 juillet 1947 à Yzeure.

 

L’évocation de son souvenir se traduit aujourd’hui par une rue d’Yzeure baptisée à son nom.

 

D.C.

 

SOURCES : Archives départementales de l’Allier, Le Maitron, encyclopédie du Mouvement Social ; Arch. Nat. F7/12970, rapport du 29 mars 1926. — Lettre du maire de Tronget, 23 décembre 1980 ; notes de Georges ROUGERON

 

 

Dans l'Allier c'est également une nouvelle page qui se tourne. A quelques mois du congrès prévu pour la refondation du PS, profitant de ses vœux aux militants Nicolas Brien jeune Secrétaire fédéral a annoncé son retrait de l'action politique. Dans une communication faite à Montluçon le 20 janvier 2018, il explique comment Il a vécu et plutôt mal vécu cette dernière période de désaveu des électeurs. A cela s'est ajoutée localement la difficile gestion d'un conflit avec l'ancien secrétaire fédéral qui a maintenu sa candidature désavouée aux élections législatives de Moulins. Face à cette nouvelle situation pour les socialistes de l'Allier nous avons jugé qu'il était utile de vous communiquer sa déclaration.

« L’avenir est du présent que l’on remet en ordre. » J'ai fait le choix d'un engagement politique il y a dix ans. Il existe des gens pour lesquels l'adhésion à un parti vient comme une évidence, parce qu'ils appartiennent à un environnement militant ou qu'ils sont les héritiers d'une tradition élective. Je crois pouvoir avancer que j'étais le premier socialiste de ma famille et que ce choix n'était le produit d'aucun déterminisme. Ce que j'aime en politique c'est l'Humain: aller vers l'Autre, s'extraire des certitudes dans lesquelles notre jugement trop souvent s'embourbe, déchirer le voile de sa propre ignorance. Grace au Parti Socialiste, j'ai rencontré des vieux sages et des jeunes prometteurs, j'ai découvert des métiers et des univers que je méconnaissais. J'ai côtoyé des ouvriers qui avaient chopé le cancer, des retraitées dans la misère, des petits loulous de banlieue qui rêvaient de reconnaissance sociale, des haut-fonctionnaires de l'OCDE qui rendaient la vie dure aux multinationales. Je ne peux pas citer tous ces visages que j'ai aimés, toutes ces personnalités qui m'ont ému, endurci, appris, tous mes camarades qui ont parfois sacrifié beaucoup pour m'aider à cheminer et que je tiens à remercier chaleureusement. Il m'a aussi été donné de voir tous les tréfonds de l'âme humaine : des gens prêts à renier leurs amis pour figurer sur une liste ou sur une photo, des "Frères" qui perdaient leur Humanité pour se livrer aux pires combines, des ministres abdiquer leurs convictions sur l'autel de la discipline de parti ou de la raison d'Etat, des jeunes à la petite vertu trouver une voie plus rapide vers la Fortune, des barons locaux dont la boursouflure des egos tendait à la démence, des négociations de 12h dans des hôtels lyonnais ou des alcôves solfériniennes pour vendre des places comme de vulgaires tapis, des factures qui faisaient douter sur le sens de l'intérêt général de leurs auteurs . J'ai souvent affirmé que les partis étaient l'endroit sur terre où l'on croisait le plus de fous furieux, mais je ne dirai jamais que la politique est plus dure ou plus méprisable qu'une autre aventure humaine. L'expérience m'a appris par ailleurs que les intrigues de conseil d'administration, les élections de dirigeants d'association caritative, savent livrer leurs spectacles hideux, comme chaque petit bout de pouvoir que l'on jette aux Hommes. Comme dans toute famille, les Socialistes ne sont pas toujours d'accord. Nous vivons vite la maxime : "Frère, si tu diffères, tu m'enrichis". En arrivant en 2007, j'admirais que Bernard Kouchner et Jean-Luc Mélenchon puissent intervenir dans la même pièce. C'est l'idée que je me fais de la vie publique : quand les convictions sont affirmées sans détours, aucune n'est indigne à porter, tant que l'on respecte l'Autre dans son Humanité. Il m'est arrivé d'être ultraminoritaire, mais toujours écouté et entendu avec respect.
Ce que j'ai aimé dans les mandats que vous avez bien voulu me confier, c'était penser le réel et agir selon ses idéaux. J'ai pris en pleine face la rupture de notre système politique avec les catégories populaires, dont le sort a toujours occupé mon esprit, guidé mon coeur et remué mes tripes. J'ai connu les ors de la République et mesuré le fossé cruel qui les séparait du quotidien d'une ville moyenne de province. Je garderai toujours en mémoire les maires ruraux de l'Allier, j'ai tellement aimé la chaleur des foires entre Saint Désiré et Courçais, j'ai pris tant de plaisir à parcourir les chemins des cent six communes de la deuxième circonscription de l'Allier. L'action locale, c'est une femme enceinte à la rue à qui on trouve une solution en HLM, c'est une banque alimentaire qui s'achète un camion réfrigéré, c'est un artisan que l'on sort d'un labyrinthe administratif. Aucune gloire et beaucoup de mesure : on se contente d'user un pouvoir qui ne nous appartient pas - car il est au peuple- mais choisir, n'est-ce pas là déjà la première expression de la volonté ? Je ne suis pas un homme de pouvoir. Devenir maire, conseiller départemental, conseiller régional n'est pas un but de vie. Au printemps dernier, ce fut un honneur de recevoir la confiance de ma famille politique et de porter ses couleurs dans une des élections les plus dures de son Histoire. Je connais pourtant bien les limites du Parlement et je crois désormais plus à la démocratie directe qu'à la démocratie représentative. J'ai détesté que l'on me dise que j'avais une "belle carrière politique", devant moi ou à côté de moi. J'ai eu envie de frapper ceux qui affichaient un sourire dubitatif quand je leur disais que je considérais la politique comme un engagement bénévole et non comme un métier. Pour moi, l'engagement politique a toujours été, devrait toujours être, la version laïque de la religion. Je me considère comme un moine-soldat de la politique : à l'aune de ma dernière année de vingtaine, je m'aperçois ainsi que je n'ai pas vu passer les neuf premières. J'ai perdu de vue des amis, je n'ai pas vu mes frères grandir, je n'ai pas pris le temps de dire au revoir à ma mère avant qu'elle ne soit emportée par Alzheimer, j'ai fait souffrir plusieurs femmes formidables auxquelles je n'ai su promettre que des soirées d'interminable attente. Tout le temps que l'on donne aux autres, on ne le donne pas aux siens. La politique n'est que le service d'une cause qui nous dépasse. Cette cause plus grande que nous peut être poursuivie par d'autres voies. Des révolutions technologique, démographique et écologique rendront possibles l'impensable et feront advenir le souhaitable. Je souhaite penser ces révolutions, à l'abri des contingences, dans une structure résolument tournée vers les idées. Cette structure ne peut plus être le Parti Socialiste, tel que je le connais aujourd'hui et tel qu'il ne se transformera sans doute jamais. Je crois à la Ruse de la Raison, je pense que nous vivons un basculement de l'Histoire et je constate aujourd’hui qu'aucun comportement n'est à la hauteur. Je ne me suis jamais cru irremplaçable ou infaillible, et je sais que mes combats seront portés après moi, avec autant de conviction. Après dix années de militantisme, j'ai eu un sourire en voyant une génération émerger lors de la campagne des législatives. Je vais le dire abruptement: la politique partisane s'arrête ici pour moi et à compter de demain je redeviendrai un citoyen dans la Cité. J'irai trouver ailleurs les idées qui me manquent au PS. Pas en politique : je ne quitte pas un parti pour un autre. Je souhaite me consacrer à mes responsabilités professionnelles, pour mieux penser la révolution numérique. Je souhaite transmettre et recevoir et enseignerai à compter de lundi à l'Institut des Hautes Etudes Internationales et Politiques. Enfin, je souhaite travailler à l'ombre, où se loge l'Humanisme, pour construire un édifice commun. Nous ne sommes que les maillons d'une même longue chaine. Nous nous retrouverons. Amitié, Nicolas Brien

Daniel Delassalle

A lire

Xavier Emmanuelli fondateur du Samu social a publié "Accueillons les migrants".

C’est un ouvrage dans lequel il ouvre des pistes de solutions face au mouvement migratoire considérant qu’il ne s’agit pas d’une simple crise estimant que le monde est sur les routes.

Daniel Delassalle

Nos articles sur le RIFSSEP sont très lus, nous vous donnerons des chiffres  régulièrement, n'en déplaise à" Toutoune ville pseudonyme" né pour l'occasion sur Facebook. Toutoune ville nous dit que" ça n'intéresse personne". Curieuse naissance d'ailleurs ! C'est tout le contraire en particulier pour les agents de la ville d'Yzeure très concernés qui nous lisent.

Pascal Perrin indique "Concrètement plus de 230 agents sont concernés, depuis le 1er janvier 2018 par ce nouveau régime indemnitaire. Sur 2017, la ville a utilisé une enveloppe financière de plus de 560000 euros pour mettre en paiement l'ensemble des indemnités versées à ses salariés hors prime de fin d'année. Pour mettre en œuvre le RIFSEEP, après examen de toutes les situations individuelles, hors CIA. Pour information, l'enveloppe budgétaire consacrée aux agents de catégories C est augmentée de 26 %, celle des catégories A et B de 9 %. Pour la rédaction de regards03 ces augmentations méritent d'être précisées, c'est aussi l'avis des agents dans la lettre adressée au personnel et aux élus  lundi 22 janvier. Il n'est pas logique de parler d'augmentation en pourcentage sur des masses salariales qui concernent des nombres très différents d'agents par catégories, on doit connaître les chiffres réels selon ces catégories. L'augmentation quand elle existe sera très faible. Il faut donner les chiffres suivants : indemnités 2017 inscrites au compte administratif 2017 pour les agents en catégorie : A-B-C, montant des indemnités qui seront versées au 1er janvier 2018, avec bien sûr le nombre d'agents concernés dans chaque catégories. On pourra ainsi juger !

Pascal Perrin précise : "Cette semaine, plus de 140 agents vont recevoir les documents leur annonçant le montant de l'augmentation annuelle de leur régime indemnitaire soit 63 %des effectifs. Les autres seront informés du maintien de celui-ci même si les nouvelles règles de leur cotation leur sont défavorables".

La rédaction fait remarquer que la mise en place d'une Indemnité Différentielle Dégressive (IDD : étrange ! une indemnité différentielle ne peut être qu'en plus  !!!!)est illégale et cette notion n'existe pas dans les textes officiels : nous l'avons déjà dit. Figurera-t-elle sur les bulletins de paie ?

Rappelons de façon simple qu'un agent bénéficiant d'un régime indemnitaire reconnu puisqu'on lui versait le 31 décembre 2017 aura du fait du changement du système de cotation une diminution parfois très conséquente le 1er janvier 2018......bien sûr pour le même travail. Alors pour lui éviter cela on lui verserait une indemnité que l'on réduira dès que son salaire augmentera !!!!!!. Ce lien entre salaire et prime conçu de cette façon est une première dans la fonction publique. Si un agent prend par exemple un échelon le 2 janvier 2018 sa prime sera aussitôt réduite. Ubuesque......Qui a pu imaginer cela ?La délibération du Conseil municipal doit être annulée. Les conseillers ont ils été clairement informés des conséquences.

La ville d'Yzeure ne peut pas annoncer des chiffres qui seront démentis dans le temps. Certains agents auront leurs revenus (salaires plus primes) bloqués pendant plusieurs années. Pour certains jusqu'à neuf ans ! C'est sans doute comme cela qu'on les motive.

On pouvait faire autrement. On gagne souvent à reconnaître ses erreurs. Il faut revoir ce projet.

Pascale Perrin ajoute "Pouvait-on continuer, par exemple, à verser :

- à un technicien un régime de 1 600 euros et dans le même service, avec la même expertise, pour la même fonction 2 900 euros à un autre technicien ?

- à un agent polyvalent un régime de 500 euros et dans le même service, pour la même fonction la même expertise 2 800 euros  à un autre agent polyvalent ? sans être dans la capacité d'expliquer la cause de ces écarts."

Guy Chambefort précise qu'au premier janvier 2014 les régimes indemnitaires des techniciens n'étaient pas du tout ceux indiqués pas plus que les écarts.  Il en est de même, pour les agents polyvalents (appellation que je n'aime pas). Ceux qui touchait 500 euros avaient eu le choix : un régime indemnitaire plus faible mais ils pouvaient être ainsi rémunérés des heures supplémentaires qu' ils effectuaient. Il faut s'en souvenir la précédente équipe l'avait voté.                                                                                                                                                                Guy Chambefort veut bien admettre qu'il ne s'agit pas d'un procès des modalités précédentes d'attribution du régime indemnitaire qui avait été voté tout au long du mandat par tous les anciens élus. Il faudrait donc qu'une remarque soit adressée au nouvel adjoint au personnel qui indiquait sur facebook qu'il avait fallu trois ans pour corriger les erreurs du passé (quelles erreurs ?) et à la directrice adjointe des services qui indiquait dans une déclaration lors d'une réunion avec le personnel "équité on attendait cela depuis plusieurs années" (Où était l'absence d'équité ?). Guy Chambefort indique qu'il envisage de donner des informations sur le régime indemnitaire qui existait au 1er janvier 2014 en prenant bien sûr toutes les précautions d'usage sur la confidentialité des rémunérations. 

Beaucoup d'agents s'interrogent sur le montant de la Nouvelle Bonification Indiciaire NBI dans l'ancien régime et le nouveau. Est-elle comprise dans les chiffres budgétaires donnés en 2017 et pour 2018 ? 

Nous reviendrons sur la lettre des représentants du personnel qui nous a été transmise et qui résume parfaitement la situation.

Où est l'équité et la clarté dans l'absence d'informations sur l'application des critères au Directeur général et sur les majorations forfaitaires appliquées aux directeurs, pourquoi ? 

En conclusion cette feuille de critères établie de manière la plus technocratique, dans le plus mauvais sens du terme, et le système d'attribution de points enlèvent toute crédibilité aux conditions de mise en place du RIFSEEP.

 

 

Ténor et écrivain, Ian Bostridge explore un chef d'œuvre de la musique que j'ai découvert il y a quelques années dans l'église de Chatel de Neuvre. Une promenade musicale à travers ces lieder nous fait découvrir ces paysages d'hiver mélancoliques et tourmentés. "A la fois sérieux et léger, ce livre selon Etienne Anheim du Monde, est une fantaisie, au sens musical du terme, dont la lecture revient à se promener dans un paysage qui, tour à tour charme, émeut et impressionne".

Si vous souhaitez entendre le voyage d'hiver de Schubert chanté par un baryton je vous conseille l'enregistrement de Matthias Goerne baryton et Christophe Eschenbach pianiste (disque Harmonia Mundi).

Guy Chambefort