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Photo de gauche

Idée saugrenue de le laisser sous un couvercle en forme de couvercle de WC?

N'aurait on pas pu le protéger avec  un abri transparent ? Cet construction  a -t-elle été faite en toute légalité avec l' accord de la DRAC?

Photo de droite

U n abri provisoire avait été mis pour protéger le four dans l'attente à la maison des arts et des sciences  d' un abri transparent mais en 10 ans l'équipe municipale  actuelle n'a rien fait dans ce sens

Le vrai problème qui  se pose est:  que va devenir le four ?

guy chambefort

 A réécouter dans cette période du 8 Mai ,dans ce monde agité ,une autre façon de se souvenir de cette époque 1930 -1944 ou certains menaient une action difficile, cachée discrète au quotidien contre l' extrême droite,le nazisme.

A écouter sur google Youkali chanté par Marion Rampal

Roger Fernay/Kurt Weill : Youkali ( version :Quatuor Manfred/Marion Rampal)

Repris  en 2023 à l'opéra de Lyon

Kurt Weill est un compositeur d'origine allemande né à Dessau le 2 mars 1900 et mort à New York le 3 avril 1950. Sa musique, considérée comme dégénérée par les nazis, lui vaut de voir ses partitions brûlées. Wikipédia
Date/Lieu de naissance : 2 mars 1900, Dessau, Dessau-Roßlau, Allemagne
Date de décès : 3 avril 1950, New York, État de New York, États-Unis
Épouse : Lotte Lenya (m. 1937–1950), Lotte Lenya (m. 1926–1933)
Parents : Albert WeillEmma Weill
Frères et sœurs : Hans WeillRuth WeillNathan Weill

 

Années d'activité : 1920-1950

YOUKALI, PAR ROGER FERNAY.

 

C’est presque au bout du monde
Ma barque  vagabonde
Errant au gré de l’onde
M’y conduisit un jour
L’île est toute petite
Mais la fée qui l’habite
Gentiment nous invite
À en faire le tour

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis
C’est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L’étoile qu’on suit, c’est Youkali

Youkali, c’est le respect de tous les vœux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali

Et la vie nous entraîne
Lassante, quotidienne
Mais la pauvre âme humaine
Cherchant partout l’oubli
A, pour quitter la terre
Su trouver le mystère
Où nos rêves se terrent
En quelque Youkali

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis
C’est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L’étoile qu’on suit, c’est Youkali

Youkali, c’est le respect de tous les voeux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain

Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali

guy chambefort

Le journal des communistes moulinois"Point de vue" comme il s'est baptisé (71,rue de Lyon 03000 Moulins) et qui pourtant ne parle que d' Yzeure devrait plutôt s' appeler :

                                                                                                         Absence de vue

Une conseillère municipale d' Yzeure déléguée au développement des services (eh oui il y en a une!) s' y exprime

L'accès aux dispositifs dématérialisés est un enjeu d'inclusion écrit -elle !!!!!!On en reste coi devant un tel savoir! 

Et pourtant cette municipalité ,depuis qu'elle a été élue, sous une étiquette soi -disant de gauche a supprimé de nombreux emplois publics à la ville d' Yzeure ( voir nos articles précédents) réduisant ainsi les services offerts aux citoyens. Les élus CGT,ont cautionné et  n'ont même pas sortis leurs étendards des boites .

Un exemple :ils ont décidé de fermer la mairie les samedis matin,mairie qui était pourtant ouverte ce jour là depuis de nombreuse années,sans tenir compte de l'avis des citoyens qui n'ont parfois que cette partie du week -end pour effectuer leurs démarches .

C'est ce que les élus majoritaires yzeuriens appellent sans doute  la démocratie participative qui leur est si chère en paroles

La déléguée au développement des services publics vante les mérites du rôle de la conseillère numérique dont le poste est financé pendant deux ans par le gouvernement actuel,donc  par l'Etat .Elle oublie de le dire .Cette conseillere numérique est présente deux jours par semaine. Pourquoi la ville d' Yzeure qui avait une cyber base installée à Yzatis a vu l'équipe actuelle la supprimer ?

Yzeure chef lieu de canton aurait du se positionner pour avoir une véritable maison des services publics :une maison" france services ".

La déléguée yzeurienne se contente de vouloir maintenir ces quelques heures d'accompagnements  et sans doute  de manifester en cas de disparition .              

Notre déléguée devrait être plus  vigilante avec ses autres collègues pour une utisation mesurée de l' informatique et que tous les citoyens puissent avoir accès à tous les services 

Défendons le service public mais pas seulement en paroles!

guy chambefort

                                          Un drôle de  printemps à  Yzeure,à  Moulins , dans l’agglo!

                                          Il  promet  cependant des lendemains pour le moins étonnants

regards03  a parcouru les publications, examiné les situations  dans de nombreux domaines  qui montrent à quel point la réflexion sur les projets ,les réalisations dans cette agglomération conduisent et conduiront à de drôles de scénaris  .

Nous avons choisi pour commencer quelques cas    :

1.Nous tenons à rappeler l’étrange pacte entre la ville d’ Yzeure et la ville de Moulins sur la création d’ un soi -disant service commun de restauration . Dans leur journal qui  s’intitule «  point de vue  »,les élus communistes, reprenant la position des élus soi- disant de gauche du conseil municipal d’ Yzeure, glorifient cet attrape-nigaud dans lequel ils sont tombés

Il faut sans doute comprendre "Point de vue" dans le sens où ils n'ont rien vu venir avant de se faire rouler dans la farine .Un service commun pourquoi pas ? Mais là les deux communes payent les repas au même prix au service commun .Mais le remboursement des annuités d' emprunt pour la contruction de la cuisine centrale d' Yzeure est resté à la charge (volonté ou naiveté )des contribuables Yzeuriens .

Yzeure prépare et fournit les repas et ses contribuables payent environ un euro de plus par repas que les Moulinois 

Comment les élus yzeuriens ont pu prendre une telle responsabilité ?Il faudra  qu'ils s'expliquent lors des prochaines municipales . C' est 200 000€ de cadeau par an .Qu'ont ils obtenus comme compensation ?

Le dindon de la farce est  régulièrement au menu  : N'en déplaise aux communistes!

 

2.La ville d' Yzeure est donc généreuse avec ses voisins mais elle est  muette (comme la carpe qui se débattait à  contre le courant lors de la dernière montée de l' Allier) lorsqu'on apprend qu'une nouvelle piste cyclable va être construite Boulevard de Nomazy, avec les impôts communautaires mais on l' arrêtera au Carrefort de l' Etoile

Il n'y aura pas de suite sur Yzeure et sur Toulon (qui n'auront rien)

Les cyclistes arrivant sur le rond - point  n'auront qu'à tourner autour  pour repartir sur Moulins ou se risquer en dehors de toute piste cyclable!

Quelle ingéniosité! 

 

3.Les communistes et socialistes sont généreux avec Moulins mais ils n'ont plus c'est à croire d' argent pour refaire les peintures routières laissées a l' abandon  depuis plus d'un an ! ,

Ne parlons pas des illustres "chaucidous" dont les adeptes les élus Bourgeot  et Planche pourtant fanatiques de ce gadget en ont oublié même l' existence .
Que d' argent gaspillé pour rien dans cette affaire de "chaucidous" classée sans suite !

4.La nuit à Yzeure il ne fait pas bon sortir avec une signalisation routière effacée avec des passages piétons invisibles ,l'éclairage public éteint, les chaucidoux en pointillés .

5 .La  fontaine de Bendorf oeuvre du sculpteur Pierre Sabatier, installée à Yzeure pour marquer le jumelage Bendorf Yzeure est dans un état pitoyable (sale ,à l'arrêt ,déglinguée par endroit ).  La municipalité actuelle ne l'entretient pas .C'est lamentable .  

Pierre  Sabatier est un artiste connu, originaire d' Aurouer qui a réalisé des oeuvres dans de nombreux pays à Paris à Dubai  (certaines de ses oeuvres sont exposées à Vichy en ce moment ) Comment peut-on être si peu imprégné de culture !

Allez les éus majoritaires,à vos brosses,  allez nettoyer cette fontaine elle le mérite !

 Nous tenons  en plus à  avertir les   yzeuriens  : ne vous promenez pas à proximité de la fontaine la nuit quand l'éclairage à Yzeure est éteint,vous risquez l'accident, les dalles  du sol sont complètement descellées, brinquebalantes, de guingois etc...Vous risquez la chute !

Qu'ont -ils faits depuis 10 ans pour entretenir cette fontaine ? Rien

guy chambefort 

 

Bientôt sur regards03 : un article qui vous surprendra :les étranges mystères du foot féminin à yzeure (suite) !!!!!!

Vers sa disparition!

 Une succession d' étranges revirements!

Nous indiquerons clairement les responsabilité des politiques qui n'avaient aucune compétence  pour s' en occuper , qui ont mis la pagaille, qui  auraient  mieux fait de laisser les sportifs gérer eux - mêmes leur problèmes et les politiques auraient mieux fait  de s'occuper des leurs .

Le Mai des ouvriers

 

II fut un temps où le 1er Mai n'avait rien d'une fête, où les forces de l'ordre étaient, ce jour-là, sur le pied de guerre.

Le 1er Mai a pris aujourd'hui les tournures d'une fête bon enfant : l'Etat en a fait une journée chômée, l'Église la fête de saint Joseph charpentier et, on ne sait quelle tradition, la foire du muguet. Il fut un temps où le 1er Mai n'avait rien d'une fête, où les bons chrétiens redoutaient les fureurs prolétariennes et où la rouge églantine remplaçait aux boutonnières les clochettes porte-bonheur. L'idée que ce pût être la « fête du travail » jetait dans l'indignation les militants de jadis, tel Émile Pouget, alias le « Père Peinard », disant de ces tentatives de « récupération » : « Pour un peu, les richards auraient payé les violons afin que leurs prolos se trémoussent ferme, car "qui danse dîne !" Et le populo a mordu à l'hameçon que lui ont tendu les foireux politiciens qui se sont fichu un masque socialard. » Dans son style anar, Pouget dénonçait l'évolution, vers les flonflons rassurants, d'une histoire qui avait commencé dans le sang. Nous n'en étions pourtant qu'aux premières années du XXe siècle et Pouget n'avait pas tout vu !

Les pendus de Chicago

L'histoire du 1er Mai est faite de deux éléments principaux qui ont fini par s'assembler et devenir explosifs : la revendication des huit heures de travail et l'instrument de la grève générale [1].

Au début de la révolution industrielle, il n'y a pas de limitation légale du temps de travail. Dans les manufactures puis dans les usines, hommes, femmes, enfants passent douze à dix-sept heures quotidiennes, sans que l'Etat intervienne. Quelques individus, philanthropes, utopiques, dénoncent, d'abord en Angleterre, où l'industrialisation a été précoce, l'exploitation sauvage du travail humain. Parmi eux, Robert Owen, industriel aux idées avancées, champion d'un socialisme communautaire et expérimental, fondateur d'utopies concrètes, homme de cœur et d'action n'épuisant pas ses facultés de compassion dans le communisme littéraire, est un des tout premiers, sinon le premier, à concevoir et à proclamer les huit heures comme temps de travail idéal pour la condition humaine.

Dans un Catéchisme qu'il diffuse au cours des années 1830, il déclare : « Huit heures de travail et une bonne organisation du travail peuvent créer une surabondance de richesses pour tous. » Des patrons éclairés lui emboîtent le pas, en attendant que le mouvement ouvrier anglais, appuyé sur ses trade-unions et sur des comités spéciaux, reprenne avec force cette revendication qui devient un mot d'ordre pendant plus d'un demi-siècle.

En Angleterre donc, en France, aux États-Unis, on réclame la réduction des horaires de travail. Pour l'obtenir, des grèves ont lieu, éparses, interdites, réprimées... Un début de législation sociale suit. En Angleterre, le Parlement est poussé à voter, le 8 juin 1847, le bill des dix heures, après avoir fixé des maxima au travail des enfants. En France, la révolution de 1848 marque une étape décisive. Le 2 mars, en effet, le gouvernement décrète: « La journée de travail est diminuée d'une heure. En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix ; et, en province, où elle avait été jusqu'ici de douze heures, elle est réduite à onze. » Toutefois, la montée de la contre-révolution, renforcée par l'épisode sanglant des journées de Juin, efface ce premier effort de législation du travail en France : le décret du 2 mars se trouve abrogé par la loi du 9 septembre qui fixe à douze heures le maximum de travail horaire dans les usines et les manufactures et autorise tant de possibilités de dérogation qu'elle redonne à peu près son pouvoir discrétionnaire au patronat.

Toutefois, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mouvement ouvrier, en Angleterre, en France, en Allemagne, aux États-Unis, et bientôt dans une vingtaine de pays, cesse d'être une simple idée, quelques révoltes épisodiques ou du papier imprimé : on s'organise. Le régime autoritaire du Second Empire doit même, la même année 1864, tolérer le droit de coalition (c'est-à-dire la grève) et la création de l'Association internationale des travailleurs, plus connue sous le nom de Première Internationale. Celle-ci reprend bientôt à son compte ce qui était devenu la vieille revendication des huit heures. Pourtant, c'est plus tard, dans la lointaine Amérique, qu'on trouve l'origine directe du 1er Mai.

Les Chevaliers du Travail, organisation ouvrière issue d'une société secrète, connaissent leur apogée en 1886, date à laquelle ils comptent 700 000 adhérents ; leurs actions sont multiples : coopératives, grèves, boycotts... Ils vont soutenir alors de toute leur puissance un mot d'ordre lancé par la Federation of Organised Trades and Labor Unions, en son congrès de Chicago en novembre 1884 : qu'à partir du 1er mai 1886, la journée légale de travail serait de huit heures. La campagne d'agitation fut suivie au jour dit de grèves et de manifestations. Selon Gabriel Deville, le jour du 1er mai avait été choisi en raison de la place tenue par cette date dans le calendrier : c'était le commencement de l'année de travail pour le louage des services (le moving-day). Les grèves et les manifestations furent suivies, le 3 mai 1886, d'un meeting organisé par les anarchistes à Chicago. Au cours de cette réunion tenue à Haymarket square, une bombe est jetée sur le service d'ordre, blessant une soixantaine de policiers. La répression qui s'ensuit est impitoyable et s'achève par un procès truqué de huit militants inculpés sans preuve : cinq d'entre eux sont pendus. L'attentat de Haymarket brise la sympathie de l'opinion pour les syndicats. C'est dans une atmosphère haineuse de lynchage qu'a lieu le procès et le mouvement ouvrier américain en sort gravement atteint. Mais les pendus de Chicago sont devenus les martyrs de la cause ouvrière : l'histoire du 1er Mai commence.

« Flotte au vent rouge drapeau »

En Europe, l'échec de la Commune de Paris avait précédé de quelques années la disparition de la Première Internationale. Les années 1880 connaissent un nouvel essor syndicaliste et socialiste. Les huit heures reviennent à l'ordre du jour. En 1888, le syndicat des ouvriers du meublé de Stockholm propose une manifestation internationale à date fixe pour propager les revendications ouvrières. De fait, en février 1889, des journées nationales sont organisées en Suède, en France, aux États-Unis : restait à n'en faire qu'une seule et dans tous les pays. Ce fut le premier congrès de ce qu'on appela la Deuxième Internationale, réuni à Paris en juillet 1889, qui en décida. Il fut alors prévu « une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail... » Le 1er Mai fut la date retenue: on s'alignait ainsi sur la décision prise l'année précédente par l'AFL (Américain Federation of Labor) d'organiser une grande manifestation ouvrière pour le 1er mai 1890.

En raison des dissensions profondes qui affaiblissent alors le mouvement socialiste, de l'hostilité des anarchistes à Paris qui récusent l'origine « politicienne » de la journée, ce premier 1er Mai international n'eut pas toute l'ampleur souhaitée par ses organisateurs, d'autant qu'en France, le ministre de l'Intérieur Constans, fort de ses succès sur les boulangistes, avait prodigué les mesures d'interdiction et d'intimidation. Il y eut pourtant des affrontements et une délégation ouvrière fut reçue par le président de la Chambre. C'est à Vienne, dans la Drôme, que le 1er Mai fut le plus chaud. Louise Michel en avait été l'âme ardente.

A cette époque, l'ancienne communarde, la « Vierge rouge », l'ancienne proscrite de Nouvelle-Calédonie, était devenue l'un des missionnaires les plus fervents de l'anarchie. De ville en ville, elle va prêchant l'amour du genre humain et la haine de l'oppression. Le 29 avril, elle est à Vienne : « La terre suffit à tous, crie-t-elle. Ne mendiez pas, le 1er mai, ce que vous avez le droit d'exiger. Marchez la tête haute. Souvenez-vous que vous êtes la force. La manifestation du 1er mai doit revêtir un caractère révolutionnaire, annoncer l'avènement de la Révolution sociale. Nos amis de Chicago sont morts pour une idée, pour l'idée révolutionnaire. C'est le sort que je souhaite pour moi. » Le lendemain, Louise Michel est arrêtée à Paris, à la gare de Lyon. A Vienne, la grève le 1er mai est à peu près générale.

Tous les ans, désormais, la grande manifestation internationale a lieu. En 1891, surgit le drame de Fourmies, petite cité ouvrière du Nord. Lors d'incidents éclatés entre grévistes et non-grévistes, la troupe appelée par le sous-préfet sur la demande du patronat local charge une première fois ; lors d'un autre affrontement, dans l'après-midi, avec les ouvriers, les soldats font feu sans sommation : quatre-vingts personnes sont touchées ; on compte finalement dix morts. Quelques jours plus tard, à la Chambre, Clemenceau lance à une majorité hostile cet avertissement: « Il y a quelque part sur le pavé de Fourmies une tache de sang innocent qu'il faut laver à tout prix... Prenez garde ! Les morts sont de grands convertisseurs... »

Ironie de la politique ! C'est le même Clemenceau, mais devenu ministre de l'Intérieur, qui doit affronter une des plus dures batailles de l'histoire du 1er Mai : celle de 1906. La façade de la Bourse du Travail avait fièrement annoncé sur une large banderole: « A partir du 1er mai 1906, les travailleurs ne feront plus que huit heures. » Nous étions alors aux heures de gloire du syndicalisme révolutionnaire ; les grandes accordailles du radicalisme et de l'extrême gauche qui avaient suivi l'Affaire Dreyfus n'étaient plus de saison. La CGT, aux mains des « anarcho-syndicalistes », attendait la révolution de la grève générale. Dans les jours qui précédèrent le 1er mai, la bourgeoisie de la capitale donna des signes visibles d'affolement : dans tous les beaux quartiers on dévalisait les magasins d'alimentation pour entasser des provisions ; ceux qui le pouvaient fuyaient Paris pour Londres ou Genève; partout on improvisait des fortifications. Quant à Clemenceau, il ne perdait pas son temps et démontrait ses talents d'homme d'ordre, déployant à travers Paris plus de 50 000 soldats. Au jour « J », ce fut une série de bagarres, des ruades lancées par les gardes républicains à cheval, des centaines d'arrestations...

C'est encore Clemenceau, cette fois chef de gouvernement, qui eut à affronter cet autre 1er Mai resté dans les mémoires : celui de 1919. Le 23 avril, le Parlement français avait enfin voté la loi des huit heures mais, lors de ce 1er Mai d'après-guerre, en ce printemps où l'Europe brûle presque partout d'une fièvre révolutionnaire, la grève générale atteint des proportions record.

Les années passant, la journée autrefois redoutée a été peu à peu légalisée. Fête légale, la journée du 1er Mai le devint d'abord en URSS, puis dans l'Allemagne de Hitler, dans la France de Pétain (loi du 12 avril 1941)... Ce n'était pas tout à fait cette « fête de l'Histoire » qu'avait chantée Eugène Pottier :

« Nous chantons notre Premier Mai
Notre union, c'est la victoire.
Lorsque nous crions : En avant !
Sous notre élan, la terre bouge,
Et sur notre front claque au vent
Le grand frisson du drapeau rouge. »

NOTE

1. Voir l'irremplaçable Histoire du Premier Mai, par Maurice Dommanget, Paris,. Editions de la Tête de Feuilles, 1972, 452 p.